Macron à Davos : le vulgaire discours d’un représentant des banques

Davos (Suisse) accueillait pour la 48e fois consécutive le forum économique mondial. « Rock star » de l’année (selon l’élément de langage repris goulûment en boucle par nos médias idolâtres) : Emmanuel Macron et son discours de chargé d’affaires en mission.

Passons sur la symbolique laborieusement mise en place par les organisateurs pour ne pas donner l’impression d’un raout de has been défraîchis : les femmes allaient être cette année particulièrement à l’honneur puisque sept d’entre elles avaient le privilège d’être désignées – par des hommes ! – pour « vice-présider » ce rassemblement (et qu’importe si ces femmes ne représentaient que 1/5e des participant(e)s réuni(e) à Davos !).

« France is back ! » (en français souverain dans le texte)

Revenons à la prestation de  notre « rock star » nationale. « France is back ! », s’est exclamé le freluquet en anglais, puisque la langue de Shakespeare semble devenue prépondérante sur celle de Rabelais pour notre président.

Ses premiers mots avaient valeur d’échec reconnu :

« La mondialisation traverse une crise majeure. Si nous ne lui redonnons pas un sens, dans cinq ou dix ans, ceux qui veulent en sortir vont gagner. »

La suite allait être à l’unisson, reprenant les lieux communs les plus éculés, à commencer par le thème archi-rabâché de la réforme de l’Europe :

« Si nous voulons éviter la fragmentation du monde, il faut une Europe plus forte [il n’osa pas dire « plus sociale », tu m’étonnes !]. »

Stigmatisant les déviants :

« Ceux qui veulent revenir à la souveraineté nationale ne doivent pas bloquer la porte aux plus ambitieux [rires]. »

Morigénant pour la forme les excès des vilains dirigeants de grandes entreprises multinationales (lui qui vient de les rendre grands gagnants des premières mesures de son quinquennat) :

« Vous ne pouvez pas faire de l’optimisation fiscale comme vous le faites aujourd’hui. »

En clair, certainement pas un discours de président défendant les intérêts de ses concitoyens, mais l’argumentaire commercial d’un chargé d’affaires au service de ses patrons : les banques et les financiers : qui représentait-il à Davos, sinon les intérêts de son ex-employeur Rothschild pour qui la mondialisation est gage de domination sur le reste du monde ?

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