Macron 16 mars : des annonces concrètes, des oublis, une promesse…

Convenons-en, au-delà des effets de manche – « Nous sommes en guerre ! Nous sommes en guerre ! » – au-delà du violon et des appels trémolos à l’union nationale – « Je compte sur vous » – le discours présidentiel contenait quelques annonces concrètes importantes (jusqu’à preuve de concrétisation) :

  • le moratoire sur les loyers,
  • le moratoire sur les factures d’électricité-gaz-eau…
  • la garantie d’un revenu minimal pour tous,
  • le moratoire sur les cotisations sociales des entreprises,
  • le moratoire sur les déclarations de faillite pour les entreprises…

Il y eut aussi (jusqu’à preuve du contraire) un démenti aux rumeurs extravagantes qui se bousculaient sur les médias et les réseaux sociaux : la loi martiale, l’état d’urgence, le couvre-feu à 16 heures et pendant 45 jours, le déploiement de l’armée sont restés lettres mortes, au moins ce soir. Sérieux, certains, y compris parmi mes amis, feraient bien de tourner sept fois la langue dans leur bouche et leurs cellules grises dans leur crâne avant de débiter de telles âneries !

Rien pour les hôpitaux et les personnels de santé

Mais que d’oublis, que d’omissions, que de silences sur des urgences cruciales dans le discours présidentiel ! Oui, bien sûr, il y eut (jusqu’à preuve de réalisation) cette vague promesse de mise à disposition accélérée en masques de protection (une petite pensée pour tous ces gens, gérants et salariés de supérettes, caissières de supermarchés et d’hypermarchés, qui vont prendre des risques considérables pour que nous puissions continuer à nous alimenter et à vivre).

Pour le reste, rien :

  • rien sur la réquisition (moyennant rémunération) de personnels de santé en retraites ou de volontaires dans nos hôpitaux ;
  • rien sur des mesures exceptionnelles pour compenser le manque criant de matériel en appareils respiratoires ou en tests de dépistage, rien concernant les locaux d’accueil insuffisants (exceptée cette promesse bien vague de mettre à disposition quelques hôpitaux militaires de campagne)…
  • rien sur le rétablissement de ces services publics indispensables que le président Macron s’était employé à détruire avant de les appeler aujourd’hui à la rescousse.

Ok pour un cessez-le-feu sanitaire… mais après il faudra que les comptes politiques soient réglés !

Ce discours ne put non plus faire oublier les égarements criminels du pouvoir dans les semaines qui ont précédé. Que de dénégations, que de contradictions, que de reniements et retournements de veste avant que la cruelle réalité ne s’impose à tous ces irresponsables.

Qu’il y ait un cessez-le-feu dans l’insurrection qui opposait les Gilets jaunes et nombres d’acteurs de la vie sociale (personnels des transports, hospitaliers, avocats…) au pouvoir peut se comprendre et s’admettre.

Mais après, non, nul n’oubliera. Passée cette période de crise sanitaire exceptionnelle, il faudra que les comptes politiques soient réglés. Et ça risque de sérieusement chauffer pour les abattis de la pitoyable macronie.

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