L’explosion du bloc bourgeois : course vers l’abime et rage recuite

les bourgeois vus par le peintre James Ensor
"Où il est question de cervelles racornies, de haines féroces et de digues détruites" Julie d'Aiglemont (peinture : James Ensor).

L’explosion du bloc bourgeois atteint désormais des sommets vertigineux, à la fois prévisible (le passage obligé de tout effondrement), sidérant et rassurant : sidérant parce qu’on imaginait pas qu’une ex-classe dominante puisse sombrer à ce point, rassurant parce que ces pétages de plomb en série annoncent l’épilogue clôturant une sinistre époque.

Le signal de la débandade incontrôlée a commencé avec l’appel de (vieux) généraux dénonçant « le délitement qui frappe notre patrie » et appelant à « défendre le patriotisme » contre les antiracistes, les racialistes, les indigénistes, les théoriciens décoloniaux, les hordes islamistes de banlieue, les infiltrés encagoulés… Stop, n’en jetez plus ? Ben si, rien ne les arrête…

Dans un autre genre, mais pas si loin, un YouTubeur détraqué du nom de Papacito n’hésite pas à mettre en scène l’assassinat de quelques « gauchistes », sans surtout que ça ne provoque pas la moindre réaction du côté de l’Élysée, du ministère de l’Intérieur ou des milieux bien-pensants.

« Un peu tendancieuse » : la réaction de Lobs à la vidéo de Papacito

Les glapissements de rage de la bête bourgeoise pressentant sa fin

Le poisson pourrit aussi par la tête. Ainsi, Raphaël Enthoven, philosophe de cour, évoque avec effroi la possibilité d’un second tour Le Pen/Mélenchon en 2022… et fait son choix :

Enfin, à tout saigneur tout honneur, la presse mainstream ne pouvait pas manquer de se vautrer dans la fange. Les exemples abondent (cf. ci-dessus la réaction de Lobs à la vidéo du youtubeur Papacito). Mais la palme revient à LundiMatin n’hésitant pas à faire dans le style Je suis partout avec un portrait à charge suintant de haine recuite contre le Dr Louis Fouché et ReinfoCovid avec photo idoine à la clé (là, je ne vous mets pas de lien, pas de pub pour les salauds) :

Voilà où nous en sommes ! Mais comme je l’ai dit en préambule, c’est un passage obligé de notre histoire, à la fois sidérant et rassurant. La bête bourgeoise ne crèvera certes pas sans quelques douloureux dégâts collatéraux, mais elle crèvera ! On ne se remet pas d’une telle descente aux enfers. Et c’est parce qu’elle pressent sa fin que la bête en panique se répand en glapissements de rage impuissante.

=> Illustration d’en-tête : James Ensor (texte : Julie d’Aiglemont sur Facebook)

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.