Les premières défaites significatives du capitalisme occidental

Peinture : Justin Wright

En cette période d’effondrement quasi apocalyptique du capitalisme à l’occidental, il est rassurant de voir la mystification et l’obscurantisme céder peu à peu face à la réalité et à la lumière.

Ce constat peut être fait sur plusieurs plans depuis deux ans, avec une accélération vertigineuse depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus.

Des autorités déstabilisées et décrédibilisées par les mouvements de protestation populaires à répétition

La crédibilité des autorités politiques en place, mais aussi des institutions politiques ou syndicales à l’ancienne, a été durablement pulvérisée par les coups de boutoir des différents mouvements de protestation populaires (Gilets jaunes, Extinction Rebellion, Justice pour Adama, Black Lives Matter…). Aucune de ces autorités contestées n’a été en mesure de neutraliser ces vagues de protestation malgré un usage immodéré de la force (violences policières). Aucune des institutions politiques ou syndicales existantes n’est parvenue à récupérer ou à canaliser ces mouvements au sein du système. Et loin de s’épuiser, ces mouvements gardent toute leur agressivité.

Big Pharma cède peu à peu face à Raoult

Les tentatives de Big Pharma pour tenter de récupérer à son compte les bénéfices de la crise de coronavirus sont en train d’être battues en brèche par le réalisme obstiné de quelques soignants de terrain (Didier Raoult).

Premières ébauches d’une réorganisation populaire face à l’effondrement des bastions du capitalisme (croissance, finance, travail…)

L’épidémie de coronavirus a précipité l’effondrement de ce qui faisait la force et assurait le pouvoir des élites dirigeantes occidentales : la croissance s’est muée en quasi dépression, la finance n’en finit pas de se perdre en divagations stériles, l’économie est en pleine déroute, le travail lui-même échappe peu à peu au contrôle de la bourgeoisie.

Loin de céder à la panique, on a vu lors du pic épidémique de mars-avril les premières tentatives (réussies) de réorganisations populaires alternatives pour assurer le fonctionnement d’une collectivité livrée à elle-même par l’incurie de ses dirigeants. Ce sont les personnels hospitaliers de base qui ont assuré le bon fonctionnement des hôpitaux. Ce sont les travailleurs de base qui ont assuré le fonctionnement de la société. Ce sont les producteurs locaux qui ont suppléé à la désorganisation de l’industrie agro-alimentaire.

Conclusion : une partie bien loin d’être gagnée, mais plutôt bien engagée

Se laisser rassurer par ces quelques éléments d’évolution proprement révolutionnaire ne signifie pas que les sociétés civiles du bloc capitalisme occidental soit tirées d’affaire. Bien loin de là, la bête blessée garde  encore une bonne partie de ses capacités de nuire et en reste d’autant plus meurtrière et imprévisible. Mais en temps de guerre – parce que nous sommes réellement en guerre ! – voir céder peu à peu les bastions ennemis ne peut que mettre du baume au coeur et du coeur à l’ouvrage. Rendez-vous le #12septembre ?

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.