Les (bonnes) mesures radicales de la Convention citoyenne sur le climat

Agréablement surpris par le travail de la Convention citoyenne sur le climat. Les mesures proposées sont souvent radicales et vont me semble-t-il dans le bons sens, du moins si j’en crois les spécialistes crédibles en la matière (Reporterre).

La mesure la plus emblématique est la limitation de la vitesse à 110 km/h sur autoroute. J’y suis pour ma part archi-favorable. Depuis sept ans, j’habite une région (la Bretagne) où il n’y a pas d’autoroutes, seulement des 4 voies (2×2) avec vitesse plafonnée à 110. Tout le monde s’en porte très bien. Tellement bien que quand je sors de ma région et suis obligé d’emprunter une autoroute – le moins souvent possible, d’accord – je laisse mon régulateur de vitesse à son train-train breton et tout se passe très bien. Ma consommation d’essence et mon porte-monnaie – donc très probablement le climat aussi – s’en ressentent très favorablement.

Mais les autres propositions de la Convention citoyenne (150 citoyens tirés au sort) n’ont pas à rougir de la comparaison :

  • restriction sur le transport aérien (à commencer par le trafic intérieur) ;
  • renégociation des traités mortifères type CETA ;
  • interdiction de pub et même de fabrication (dès 2025) de bolide semeurs de merde (SUV) ;
  • rénovation thermique accélérée des habitations ;
  • limitation de l’usage du plastique et du suremballage ;
  • baisse de la consommation d‘énergie dans les bâtiments publics et privés (chauffage des bâtiments plafonné à 19°C, pas de terrasses de cafés chauffées, extinction des enseignes de magasins la nuit…)…

Quand des citoyens (tirés au sort) prennent leurs responsabilités

Évidemment bon nombre de ces mesures ont déclenché un tollé d’imprécations hystériques chez les “progressistes” en marche arrière : écologie punitive, dictature verte, mesures autoritaires, propositions liberticides, imposture démocratique… Bref, les litanies habituelles du choeur des réacs qui s’ignorent ou qui se revendiquent comme tels. Et l’on attendra la concrétisation politique de ces propositions pour se réjouir.

Il est clair que la dégradation climatique planétaire ne pourra être résolue que par des mesures radicales. Et il est encourageant de voir que des citoyens tirés au sort se révèlent capables de prendre leurs responsabilités.

Car c’est bien là le plus marquant dans cette expérience citoyenne qu’est la Convention citoyenne : des citoyens tirés au sort, que rien ne prédestinaient à devenir des « dictateurs verts », ont su prendre plus d’une centaines de mesures à rebrousse-poil des habituelles déclarations de principe lénifiantes. Il est en tout cas assez amusant de voir les brailleurs hurler aux manoeuvres du lobby écologiste, alors que la fronde vient précisément des pires lobbies que comptent le pays – à commencer par ceux de l’automobile.

=> Lire : Les mesures transformatrices de la Convention citoyenne pour le climat sur Reporterre.
=> Dessin : Tommy

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