François Leclerc : l’Union européenne bientôt sous le régime de l’apartheid

Ça pue vraiment de plus en plus. Et le mot « apartheid » n’est même plus un vain mot. Le texte qui suit est de François Leclerc (Décodages).


La proportion qu’a pris la crise des réfugiés est à la mesure de l’état de démantèlement de l’Union et de l’incapacité des autorités européennes à y faire face. Soumise au chantage des députés de la CDU, Angela Merkel n’a pas eu le choix, elle a dû accepter le compromis avec Horst Seehofer qu’elle avait refusé la veille. La dynamique de fermeture des frontières externes va se poursuivre à l’intérieur de la zone de Schengen.

À l’instigation des nouvelles autorités italiennes, des mesures ont en premier été prises afin de rendre pratiquement impossibles les sauvetages en mer des réfugiés par les ONG. Sans que le sommet consacré à ce sujet ne l’évoque pour éviter d’en partager la responsabilité… et la honte ! L’exclusivité des sauvetages a été accordée aux garde-côtes libyens qui les redirigent dans les camps qu’ils viennent de fuir. C’est déjà entré en vigueur. Désormais, il n’est plus question que de lutte contre la criminalité des passeurs et de la complicité objective des ONG, toute expression de sentiments d’humanité envers les réfugiés ayant disparu.

Mais ce n’est pas tout, il restait à régler la question des réfugiés déjà parvenus sur le sol européen. Ne pouvant les renvoyer en Italie en application des accords de Dublin, les autorités allemandes cherchent à se débarrasser de ceux qui ne bénéficient pas du droit d’asile et à éviter d’autres arrivées. L’Autriche, toute désignée pour les accueillir selon le compromis qui est intervenu, s’y refuse après avoir été mise devant le fait accompli.

Il ne va plus rester comme unique solution que de créer des camps fermés sur le sol allemand, dénommés cette fois-ci « camps de transit », à condition toutefois que le SPD l’accepte. Celui-ci, qui n’a aucune envie de susciter la chute de la coalition et la convocation de nouvelles élections, pourrait se satisfaire d’un simple changement de dénomination des futurs camps d’internement qui satisferont à la fiction juridique allemande de la « non-immigration ». Elle permet de prétendre que les réfugiés n’ont pas franchi la frontière quand ils sont internés dans des camps.

Schengen change de nature. Au cœur de l’Union européenne va être instituée une zone sans frontière et sans passeport réservée à la population blanche. Tous ceux qui ne répondront pas à ce critère pourront être soumis à des contrôles. L’Union va mettre en place un système d’apartheid, car l’effet domino que craignait Angela Merkel va pouvoir s’exercer. Le gouvernement français a déjà montré à Vintimille de quoi il était capable.

=> Source : François Leclerc, Décodages

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