Le zèle pathétique de policiers lyonnais contre 10-15 Gilets jaunes

Un témoignage symptomatique de l’attitude policière actuelle, qui en dit long sur la bêtise répressive des « autorités », mais aussi surtout sur leur désarroi et leur aveu d’impuissance : tout ce déploiement policier pour 10-15 distributeurs de tracts, pathétique !


Dimanche 7 juillet 2019 à Lyon, nous étions entre 10 et 15 personnes à nous rendre place Antonin Poncet pour une action de sensibilisation en profitant de la finale de la Coupe du monde de foot féminin pour toucher à la fois Français et étrangers.

Nous avions quelques pancartes portant des messages pour les blessés, pour Steve [Steve Canico disparu à Nantes la nuit de la Fête de la Musique après une charge policière sur les bords de Loire, ndlr], et quelques photos des Gilets jaunes blessés au cours des différentes manifestations.

Au bout de seulement quelques minutes, nous étions encerclés « très discrètement » par les FO [forces de l’ordre] : police, BAC, gendarmerie, gentiment rencardés par un RG.

1er contrôle d’identité.

Précision : nous n’avions sur nous, aucun signe distinctif gilet jaune et aucune pancarte visible.

Nous avons pu mener notre action jusqu’à la fin du match, action qui a intéressé les passants mais aussi les étrangers qui occupaient les bars et qui sont venus nous poser des questions. Certains nous ont même demandé de les accompagner près des FO pour discuter avec eux en leur disant de « cesser les violences contre la population ».

Une commissaire a tenté l’intimidation auprès de l’un de nous en nous demandant de quitter les lieux avant la fin du match pour « éviter les débordements », en menaçant d’ordonner aux gendarmes de charger si on refusait.

Nous avons refusé & sommes restés sur place.  Aucun débordement n’a eu lieu bien entendu😉

Au moment où nous avons décidé de partir boire un verre entre nous, le cirque a commencé.

Nous avons été suivis par la police dans un 1er temps. Puis quelques mètres plus loin, la BAC et les RG (toujours obéissant soigneusement à la commissaire, mais un peu déconcertés par les ordres) ont pris la relève en faisant chaque pas que nous faisions.

On a tenté de discuter avec eux en leur expliquant qu’on allait juste boire un verre entre nous, on leur a même proposé de se joindre à nous quitte à nous suivre…

Quand nous nous sommes enfin installés au bar, la BAC s’est encore une fois « très discrètement » installée tout autour de notre périmètre, certains assis au bar d’en face, d’autres planqués un peu plus loin. La municipale [police municipale] a elle aussi été soigneusement envoyée en ronde près du bar.

2nd contrôle d’identité

Au moment de partir, la police a immédiatement fait barrage procédant à un nouveau contrôle d’identité prétextant que la zone était sous contrôle, sauf que tous les passants pouvaient eux, circuler librement, pendant que nous étions arbitrairement contrôlés pour la seconde fois en 2h.

L’un des policiers qui nous a contrôlés et avec qui nous avons pu discuter nous a fait part de toute sa lassitude et son incompréhension quant à ce contrôle arbitraire en nous précisant discrètement que ce qu’ils étaient en train de faire était illégal.

Nous leur avons dit que l’on souhaitait simplement aller manger avant de rentrer chez nous, ce à quoi ils ont répondu par des provocations en nous criant de : soit rester au bar, soit de rentrer directement chez nous en nous laissant la possibilité de repartir par une seule issue.

Un second commissaire que nous connaissons très bien est arrivé et nous lui avons dit que tout ça était complètement illégal et que nous avions le droit de circuler librement (toujours sans aucun signe distinctif apparent).

Étant donné que nous étions dans une rue piétonne où tous les bars étaient plein de touristes, ils ont fini par nous laisser passer par la rue que l’on souhaitait emprunter, et nous avons été soutenus et applaudis par les passants, certains sont même intervenus en leur demandant d’arrêter ces abus.

Mais nous laisser passer n’a pas arrêté pour autant le jeu du chat et la souris, nous avons été suivis et attendus à chaque coin de rue, stoppés, provoqués par les FO.

Le super RG du départ, lui, s’est visiblement pris d’affection pour nous car nous avons été suivis de très près de 16h30 à 22h30.  Merci Monsieur pour la protection rapprochée 😉

Gilets jaunes Lyon Résistance

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