Présidentielle : prendre en main le cours de notre histoire

Ça ne pouvait pas manquer ! Faute de pouvoir enrayer la progression de celui qui, non seulement fait la meilleure campagne de cette Présidentielle 2012, mais est le seul à présenter un programme structuré, ne restait à ses adversaires que l’arme de défense massive des perdants : la tentative de ringardisation.

Clone de Georges Marchais pour les uns, il irait pour les autres au rebours du sens de l’Histoire (dans ces cas-là, ils mettent un H majuscule à histoire). Et tous de ponctuer leurs saillies et sentences d’un grand rire qu’ils voudraient ravageur.

<< Je suis rempli de nostalgie par ce programme. C’est 36, 44, 81. Tout ce qu’il propose a été fait… Droit au sport tout au long de la vie, c’est Léo Lagrange et Jean Zay, ça ! Ça vous met les larmes aux yeux. C’est vraiment la fraternité par le sport, ha ha ha ! >> (Bernard Maris sur France Inter)

Très bien posons-nous avec eux la question du sens de cette fichue « Histoire ». Rangeons au rayon des accessoires cette idée has-been  de démocratie au prétexte qu’elle date de l’antiquité grecque. Biffons d’un trait de plume les congés payés des Bernard Maris et consorts au motif qu’ils sont hérités du siècle dernier. Gommons en rigolant l’équité des temps de paroles en période électorale, un « machin » lâché jadis, en 58, par un vieux général…

Moutons de Panurge

Remarquez, et là on ne se marre plus, c’est grosso modo ce qu’on est en train de faire. Ou de laisser faire. Ils appellent ça le « sens de l’Histoire ». Pas pour eux, hein ! Mais pour les autres, tous les autres, ça oui !

C’est quoi, leur « sens de l’Histoire » ? Ces malheureux Grecs à qui on ampute sans vergogne revenus et retraites ? Ces pauvres Espagnols expédiés en masse au chômage ? Ces 47 millions d’Américains vivant désormais de tickets d’alimentation ? Les hôpitaux en souffrance et l’éducation dépeuplée de ses enseignants ? Ce candidat « socialiste » qui court à la City de Londres dire aux mafieux de la finance qu’ils n’ont rien à craindre de lui ?

Le siècle dernier qu’ils vouent aux gémonies a connu lui aussi ses « sens de l’Histoire » que les humains suivaient impuissants en serrant les fesses. Le trajet s’est terminé par deux guerres mondiales. Et pour les plus malchanceux, dans des chambres d’extermination. Après des crises similaires à celle que l’on connaît aujourd’hui.

Au prétexte de ne pas revenir aux quelques bienfaits du siècle dernier, ils nous entraînent vers les abimes des siècles avant-derniers. Est-ce cette potion amère que nous, en bons moutons de Panurge frissonnants, allons gober sans moufter ? Qui décide du sens de NOTRE histoire, d’abord, non mais ho ?

Un peu de sel au sens de l’Histoire

À bout d’arguments, ils useront en raillant à l’égard des grains de sable dans leurs godasses du qualificatif infamant : « mélenchoniste » (avec au besoin un a encore plus disqualifiant : « mélAnchoniste ») !

Ben voyez-vous, les amis, moi, je me sens simplement citoyen yétiste. Et c’est déjà bien suffisant comme ça. Encore une fois, je ne voterai pas pour un candidat, mais pour son programme et rien que son programme. Si le candidat s’en dédit un jour, je cognerai pareil !

Mais le 22 avril ou le 6 mai, un programme sera la condition de ma participation. Ou alors j’irai à la pêche. C’est comme ça et puis c’est tout !

Le sens de l’histoire, figure-toi, ami lecteur, que j’ai bien l’intention en toute immodestie d’y mettre mon grain de sel. Ou alors, elle se débrouille sans moi, l’histoire. Pas toi ? Ça va un moment, les conneries !

A propos de Pierrick Tillet 3377 Articles
Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.