
Qu’est-ce que ce fameux RIC (référendum d’initiative citoyenne) devenu la revendication première des Gilets jaunes ? Vincent Lapierre vous l’explique en 3 minutes chrono sur cette vidéo :
La grand objection faite au RIC – généralement par ceux qui préfèrent la démocratie confisquée par une élite à la vraie démocratie citoyenne – vient des éventuels dérapages du peuple. Pensez, le peuple pourrait ramener la peine de mort dans notre pays, pourrait laisser libre cours à son homophobie, son antisémitisme, sa haine des migrants…
(Alors que les « élites », qui nous créent guerre sur guerre, qui suppriment l’ISF et détricotent le droit du travail, qui font payer aux plus précaires les cadeaux faits aux riches, c’est-à-dire à eux-mêmes… elles bien sûr sont blanches comme neige et innocentes comme l’agneau !)
La Constitution comme rempart aux égarements populaires
Il y a pourtant une part de vérité dans ces craintes : non, le peuple n’a pas toujours raison. Les exemples historiques abondent de ses dérapages, surtout lors de périodes historiquement troublées. Pariez que les lois antisémites de Pétain auraient alors été votées par une majorité du peuple français d’alors. Et que dire du sort des migrants de Calais et d’ailleurs aujourd’hui ?
Mais il y a pourtant un instrument pour faire rempart aux éventuels égarements du peuple : on appelle ça la Constitution.
C’est à la Constitution de fixer les limites de ce que personne, ni le peuple, ni les élites lorsqu’elles s’y substituent, ne peuvent dépasser : les trois grands principes de notre République – Liberté, Égalité, Fraternité – par exemple, les 40 articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme tels qu’ils furent rédigés en 1948 ou même revus et actualisés par une Constituante aujourd’hui…
Avec ces remparts, oui, la démocratie citoyenne est de l’ordre du possible et du infiniment souhaitable.