Formidable ! Les socialistes viennent de nous sortir leur « contre-plan » de relance. »« Agir vraiment contre la crise » » (dites-vous bien que quand un leader ou un parti politique inclut l’adverbe « vraiment » dans ses slogans, c’est qu’il n’est lui-même déjà pas trop convaincu par ce qu’il avance). Le dernier médicament-placebo en date de nos politiques, c’est le milliard sorti du chapeau. Plus de 40 pour le PS contre 26 pour Foutriquet, qui dit mieux ! Tout ça tient du mirage de charlatan. D’autant qu’aucun volet-recettes sérieux n’est prévu pour financer ces lubies (la lutte contre la fraude fiscale, laissez-nous rigoler ! ) Toujours la même pesante ritournelle : augmenter le pouvoir d’achat, faire baisser les prix (mais sans annoncer de contrôle des prix), combattre le chômage, relancer l’investissement… En gros, c’est du Foutriquet tout craché… d’avant élection !
Que nous pondent-ils tous, socialistes compris ? Des plans et contre-plans sans imagination qui foncent allègrement dans les murs stupides qu’ils ont dressés. Qui n’ont d’autres soucis que de relancer leur foutue « croissance » (dont on a vu comment elle pouvait être destructrice), de relancer la consommation mais sans préciser la consommation de quoi et pour quoi (si c’est pour nous rebalancer des 4×4 à tous les coins de rue, merci bien), de sauver et même de créer des emplois (comme si le but de l’économie était de créer des emplois !) La bagnole économique est complètement en rade, transmission faussée, bielles coulées, radiateur fumant, pneus crevés, mais tout ce que nos pauvres socialistes trouvent à faire, ou plutôt à promettre, c’est de nous la faire redémarrer, coûte que coûte (en milliards). Même pas l’ombre de l’idée d’imaginer un nouveau moyen de locomotion. Parce que de gré ou de force, il va falloir y arriver ! Ce n’est pas en changeant (ou en promettant de changer) quelques vagues bougies, qu’on fera redémarrer le tacot infernal et suicidaire. Ce n’est pas en se postant en aval des problèmes (récupérer le fric une fois celui-ci piqué par les margoulins du fisc ou les forcenés du dividende) qu’on y parviendra. Mais en agissant en amont, en empêchant précisément que ce fric soit détourné, en contrôlant étroitement les voies de passage des voleurs. Ensuite en fixant les lignes d’une politique économique d’ensemble, respectueuse de la nature et des individus. C’est par __l’entreprise privée__ et particulièrement par __les banques__, véritables no man’s land légaux, que les gangsters opèrent leurs forfaits, c’est par ces deux entités qu’ils organisent leurs pillages. Aucun pouvoir politique ne pourra prétendre réguler le pouvoir économique s’il ne contrôle pas étroitement le fonctionnement de ces repaires de mafieux.%%% J’ai bien dit « contrôler » et pas « nationaliser » (vouloir mettre entre les mêmes mains tout le pouvoir politique et tout le pouvoir économique est une folie qui ne prend pas en compte la volonté de « dominance » qui régit les comportements humains).%%% Les seules nationalisations nécessaires sont celles des services publics (éducation, santé, culture…) et celles des ressources naturelles du pays. Pour le reste, il n’est pas nécessaire d’aller contre la nature humaine.%%% Laissons-la faire joujou avec ses « entreprises ». Mais dans un cadre exigeant prédéterminé : – salaire minimum décent%%% – revenu maximum%%% – règles comptables très strictes de circulation et d’utilisation des flux financiers au sein de l’entreprise (le coup des stock-options et des parachutes dorées, ça va un moment !) Si l’on veut éviter la gabegie destructrice du système précédent, il faut que les politiques s’attachent à __rendre à l’économie son véritable rôle__, celui de produire des biens et des services destinés à satisfaire les besoins des consommateurs dans le strict respect des contraintes naturelles. Pas « créer des emplois » (pour quoi faire ?) ou foutre sur la gueule à la concurrence ! Une véritable politique économique doit s’appliquer à déterminer ces besoins, ces biens, ces services. À savoir quoi produire, par qui, pour qui et même pour quoi, tant au niveau global qu’au niveau local. Enfin, une politique économique moderne doit également prendre en compte les progrès formidables en matière de gains de productivité et envisager __la possibilité du non-travail__ comme partie intégrante du paysage économique. Mais tant qu’elle permet à ceux qui ne travaillent pas de continuer à vivre décemment (fixation d’un revenu minimum vital auto-suffisant). Révolutionnaire, non ? Eh oui, c’est ça mon petit plan de relance ! J’en ai encore quelques autres comme ça dans ma besace : – sur le droit du travail (et du non-travail)%%% – sur la refonte de la politique monétaire (où l’argent redeviendrait ce qu’il doit être, un simple moyen d’échange de biens et services, et non un outil de spéculation éhontée ou une arme de domination massive)%%% – sur l’intégration dans ce système global des nouveaux échanges économiques non-marchands, c’est-à-dire ne nécessitant pas l’intermédiaire monétaire (comme ceux via Internet), etc. etc. Et je vous fiche mon billet que cette petite politique économique peinarde ne nécessiterait pas des milliards. Juste une bonne dose de volonté politique. Mais ça…