
Kazakhstan : si la vérité derrière les événements mettra sans doute du temps à émerger dans toute sa clarté, des présomptions croissantes semblent confirmer l’hypothèse de votre serviteur et que vous avez eue, chers lecteurs, en exclusivité dans le monde francophone.
Maintenant que les choses sont rentrées dans l’ordre, le président Tokaïev peut l’avouer en toute sécurité : il aurait bien été victime d’une tentative de coup d’État. Évidemment, certains diront que la parole d’un autocrate vaut ce qu’elle vaut et ils n’auront pas tort.
Mais, beaucoup plus intéressant, ces dires sont confirmés par deux figures de l’opposition en exil, plus neutres et qui n’ont pas grand chose à gagner ni dans un sens ni dans l’autre…
Du pain béni pour la Russie
D’après Akezhan Kazhegeldin, ancien Premier ministre, le clan Nazarbaïev, qui voyait la réalité du pouvoir lui échapper peu à peu, a utilisé la fronde générale pour tenter un putsch afin de remettre la famille aux commandes du pays. Toujours selon lui, les forces de sécurité d’Almaty, contrôlées en sous-main par le “vieux”, ont laissé faire la prise et l’incendie des bâtiments officiels.
Serik Medetbekov, autre opposant en exil, ne dit pas autre chose, précisant que des éléments paramilitaires cornaqués par le clan Nazarbaïev sont derrière les violences.
Toujours est-il que ces événements sont du pain béni pour la Russie qui voit émerger un Kazakhstan bien plus dépendant d’elle qu’il ne l’a jamais été. Et comme Vladimirovitch a en plus l’intelligence de ne pas vouloir faire s’éterniser le contingent de l’OTSC, l’opération n’aura quasiment rien coûté à Moscou mais beaucoup rapporté, non seulement dans les relations bilatérales mais aussi en terme d’image : intervention clinique de l’OTSC, réactivité immédiate, soutien aux alliés. Il y en a un qui doit avoir le sourire…
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=> Source : Le Grand jeu (mise à jour du 10 janvier 2022)