Le bouillon financier des pays émergents était largement prévisible

Depuis longtemps prévisible, un phénoménal bouillon financier et monétaire frappe de plein fouet les pays émergents. Monnaies en chute libre, problème aigu de liquidités, défauts de paiement en perspective. Une nouvelle bulle est en train de péter à la figure de la finance internationale. Les bourses toussent.

Tout le monde touché quasiment sans exception, que ce soit la Turquie, l’Argentine, l’Afrique du Sud, les marchés asiatiques, Chine comprise… Et jusqu’à la Russie de Poutine dont le rouble n’en finit pas de s’écrouler. Descendez en catastrophe, on vous demande !

Des chiffres ? Ah, non, non, pas de chiffres. Quand je mets des chiffres, vous prenez la poudre d’escampette, bande de fainéants ! Z’avez qu’à suivre les liens.

Le fautif, s’il n’en fallait qu’un (parce qu’en creusant, on peut en dénoncer bien d’autres) c’est, je vous le donne en mille dollars, le maître du monde américain et sa Fed en folie.

La Fed en ligne de mire

Après une politique planche-à-billets dispendieuse, 85 milliards de dollars injectés chaque mois dans le circuit pour soutenir une économie souffreteuse, voilà la banque fédérale américaine contrainte de réduire la voilure à 75 misérables petits milliards dès janvier.

Résultat (ne vous découragez pas, je vous le fais simple), le dollar Monopoly devenant plus rare voit sa valeur raffermie. Les investisseurs ne se le font pas dire deux fois, lâchent ces morveux d’émergents et se replient sur la valeur-refuge suprême.

Parce que les États-Unis, ça n’est peut-être plus tout à fait le Pérou, mais c’est tout de même encore l’Amérique.

Chez les pays émergents, panique à bord : montée des taux d’intérêts pour essayer de retenir les investisseurs infidèles, chute des monnaies, fragilisation du remboursement de la dette, menace menaçante pour une reprise déjà essoufflée. La boucle de la déconfiture est bouclée. Avec toutes les conséquences gravissimes à en attendre au niveau mondial.

Le propre du benêt

Mais quand les vampires attaquent, les benêts accrochent de l’ail et des croix au-dessus de leurs portes en pensant bêtement tenir ainsi les intrus à distance :

<< Je ne pense pas qu’il y aura une quelconque contagion des risques pesant sur les économies émergentes vers la zone euro >> (Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, lundi 27 janvier)

N’est-ce pas le propre du benêt de nier les évidences cruelles ? Ou de n’être d’ailleurs même plus en état de les appréhender :

<< La crise s’est révélée plus longue, plus profonde que nous l’avions nous-mêmes prévu >> (François H., président d’une république en débâcle, qui, n’en ratant pas une, trouve le moment opportun pour aller essayer de vendre quelques Rafales invendables à une Turquie lessivée).

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