L’armée US largue une bombe toutes les 12 minutes dans un silence médiatique assourdissant

Excellent billet publié par le site américain Truthdig (paru en français sur Les Crises) sur les ravages commis par l’armée américaine. Seul bémol : un titre original propre à induire les lecteurs en erreur.

Le titre original : « L’armée de Trump largue une bombe toutes les 12 minutes, et personne n’en parle » (Trump’s Military Drops a Bomb Every 12 Minutes, and No One Is Talking About It).

Il est très tendance aujourd’hui de mettre les derniers méfaits de l’empire sur le dos de son dernier président. La réaction est invariablement la même : « Ah bien sûr, pas étonnant avec ce fou furieux de Trump ! »

Le problème, c’est qu’en lisant le billet de Lee Camp, l’auteur, on découvre que Trump ne vaut guère pire, question saloperie, que ses prédécesseurs. 70 000 bombes furent larguées sur 5 pays par l’armée US sous Georges W. Bush. Et 100 000 autres bombes (+ 30 000 !) tombèrent sur 7 pays pendant la présidence d’Obama, ce vertueux faux-cul nobélisé de la paix par des hypocrites. À l’heure qu’il est, Trump en est à 44 000 engins meurtriers, ce qui fait bien une moyenne d’une bombe toutes les 12 minutes.

On ne va pas s’amuser ici à établir le classement sinistre des présidents US à travers le nombre de bombes lâchées et celui de leurs victimes collatérales. Tous portent évidemment une effarante part de responsabilité dans ces crimes de guerre.

Mais la source de toutes ces horreurs vient bien de l’Amérique elle-même, pardon des États-Unis, et plus particulièrement d’un Pentagone « complètement hors de contrôle » au point, écrit Lee Camp, d’avoir pu escamoter 21 trillions de dollars (lire 21 000 milliards !) sans que personne ne sache précisément pour quoi. On en revient aux accusations lancées contre le complexe militaro-industriel US par le président Eisenhower lors de son célèbre discours de départ du 17 janvier 1961.

« Nous sommes un pays voyou avec des militaires voyous et une élite dirigeante qui n’a aucun compte à rendre »

Le problème ne date donc pas d’hier, ni du 20 janvier 2017, date de l’intronisation de Trump le fou. Mais il va s’aggravant au fil du temps et de la dislocation de l’empire US.

Si on peut comptabiliser le nombre de bombes lâchées par l’armée US, il en va tout autrement quant à l’identité et l’origine de ses centaines de milliers de victimes. Le journaliste Witney Webb cité par Lee Camp :

« Chose choquante, plus de 80 pour cent des personnes tuées n’ont jamais été identifiées et les documents de la C.I.A. elle-même ont montré qu’ils ne savent même pas qui ils tuent – évitant ainsi la question du signalement des morts civiles en désignant tous ceux qui se trouvent dans la zone de frappe comme combattants ennemis. »

Pas mal, conclut ironiquement Lee Camp pour un pays officiellement en guerre contre… aucun pays ! Et on ne peut guère compter sur les médias mainstream occidentaux, muets comme des carpes sur le sujet, pour éclairer notre lanterne.

« Nous sommes un pays voyou avec des militaires voyous et une élite dirigeante qui n’a aucun compte à rendre. Le gouvernement et les militaires que vous et moi entretenons en faisant partie de cette société assassinent des gens toutes les 12 minutes, et en réponse, il n’y a rien d’autre qu’un silence sinistre. Il est indigne de nous, en tant que peuple et espèce, de n’accorder à ce sujet que le silence. C’est un crime contre l’humanité. »

=> Source de l’info : Truthdig pour la version américaine, Les Crises pour la version française.

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