
Et voilà que ça recommence ! Ces dénonciations vertueuses de la violence, ces condamnations bien-pensantes de leurs auteurs. Mais comment croyez-vous que s’est prise la Bastille ?
Haro sur un boxeur énervé et ses uppercuts dans le bouclier et le casque d’un robocop (mais rien sur le poing dans la gueule d’un policier dans le visage d’un Gilet jaune non casqué et sans bouclier). Haro sur l’invasion musclée de locaux officiels de la République [photo] et l’évacuation précipitée de son occupant (Benjamin Griveaux, porte-parole de l’Élysée).
Qu’on arrête de nous engluer avec ce prêchi-prêcha qui ne vise qu’à sauver la mise à un ordre contesté. La violence ne peut être justifiable, disait Albert Camus, mais elle est aussi parfois inévitable. La violence (et là, c’est moi qui reprend la main) est le seul recours des peuples qui sont privés d’expression.
Faute de RIC, la violence populaire montera en puissance de façon tout à fait logique et légitime
Nul ne peut nier qu’il y a aujourd’hui un grave problème politique en France. Les Gilets jaunes ont proposé de le trancher par un RIC (référendum d’initiative citoyenne). Au lieu de cela, le pouvoir essaie de noyer le poisson avec un « grand débat » fumeux en envisageant un RIP (référendum d’initiative présidentielle) multi-questions, mais dans lequel n’apparaîtront bien sûr aucune de celles qui agitent aujourd’hui les Français, surtout pas la remise en cause des institutions verrouillées de la 5e République ou de son président en place.
Il ne tient qu’à ce dernier de laisser le peuple s’exprimer par un RIC pour éviter la violence populaire (celle des forces « de l’ordre » étant largement avancées). Faute de quoi, oui, la violence populaire montera en puissance de façon tout à fait logique et légitime.
Et non, la Bastille n’a pas été prise seulement avec des slogans écrits sur des banderoles.
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