La VIe République, vite !

La coupe est pleine. Fini, terminé. La Ve République a vécu, en pleine implosion, corrompue, hagarde, bouffie d’impuissance. écœurante caricature d’une démocratie dévoyée. La survie de cette dernière — la démocratie — ne tient plus qu’à un fil, celui qui mènera à une VIe République, toute neuve, fraiche, citoyenne. Et surtout avec un personnel politique renouvelé.

Ils sont de plus en plus nombreux, ceux qui appellent de leurs vœux cette VIe République. Je ne parle évidemment pas des grimaciers de circonstance qui l’évoquent à temps très compté pour faire genre et l’enterrent aussitôt (Montebourg). Je parle de ceux qui s’y consacrent vraiment.

Le Front de gauche a décidé de lui dédier une grande manifestation pour le 5 mai 2013, à laquelle appellent également des personnalités comme Eva Joly. D’autres tels Étienne Chouard y travaillent dans l’ombre, inlassablement.

L’affaire de tous les citoyens

Mais pas question de se faire refiler un bébé clé en main, sorti du chapeau par qui que ce soit. Une République, fut-elle sixième du nom, est une affaire de tous les citoyens.

Contentons-nous d’en esquisser ici les cinq grands principes :

  • une constitution est la charte fondamentale par laquelle les citoyens (et non les médias, les officines de sondage ou les financiers) choisissent librement leurs représentants et la façon dont ils sont désignés (élections ? tirage au sort ? …) ;

  • une constitution non approuvée par les citoyens (référendum) est nulle et non avenue ;

  • une constitution qui ne prévoit pas un contrôle a posteriori de l’action des élus par les citoyens (référendum d’initiative populaire) est nulle et non avenue ;

  • une constitution est un document simple tenant sur quelques feuillets compréhensibles par tous ; tout document sophistiqué jusqu’à l’abscons contient déjà en germe sa propre perversion et doit être considéré comme nul et non avenu ;

  • toute constitution qui se respecte devrait envisager dès le départ l’échéance de sa propre remise en cause (trente ans ?).

L’équipe Hollande s’est délégitimée

Dans le forum d’un précédent billet, un petit malin croyait pouvoir me traiter de « factieux » au prétexte que je remettais en cause la légitimité du président élu et de son équipe avant la fin prévue de leur mandat. Il avait raison.

Faut-il rappeler à celui-là qu’un salarié, même engagé en CDI (contrat à durée indéterminée), doit répondre de la qualité de son travail sauf à être convoqué séance tenante à un entretien préalable à licenciement pour faute grave.

Le dernier président et son équipe, comme la précédente, ont aujourd’hui failli sur toutes les grandes largeurs, renié tous leurs engagements initiaux, à commencer par cette fameuse intégrité qu’ils promettaient à qui était assez naïf pour encore les entendre.

Cette équipe s’est par conséquent totalement délégitimée. Toute la tardive agitation déployée pour masquer les irréversibles dégâts qu’elle a elle-même causés (le référendum Désir pour la « moralisation » !) relève de la basse manœuvre dilatoire.

La VIe République ou le chaos politique

De deux choses l’une : ou bien les citoyens se préparent d’ores et déjà à une VIe République digne de cette appellation pour supplanter celle désormais en pleine déliquescence ; ou bien ils devront affronter le chaos et la honte.

Voilà pourquoi je me joins en tant que citoyen à tous ceux qui œuvrent aujourd’hui en ce sens, avec mon esprit critique de citoyen.

Voilà pourquoi je déclare publiquement ne plus me reconnaître dans ce régime perverti, à qui je dénie tout droit de parler en mon nom. Comme à tous ceux qui s’en réclament.

Voilà pourquoi j’en appelle à l’ouverture d’états généraux préparatoires à une Constituante digne de ce nom. Voilà pourquoi j’ouvre ce jour à tous mon propre groupe de réflexion sur le sujet.

Notes :

– Groupe de réflexion Facebook  « La VIe République, vite ! »

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.