LA TAXE COUILLE MOLLE

Quand les humains tergiversent à prendre les décisions qui s’imposent, ils inventent une taxe ou un impôt en prétendant corriger ainsi les saloperies qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de continuer à répandre. Un machin sans conséquences. Une pauvre poudre de perlimpinpin pour donner le change à leur mauvaise conscience. Ainsi va de la pauvre taxe carbone.

Ça ne marche évidemment jamais ! Pas plus les impôts censés redistribuer les richesses (tu parles, Charles !) que cette taxe à la godille qui devrait, disent-ils, nous inciter à consommer plus écolo. Foutaises ! Le problème, c’est que l’impôt ou la taxe interviennent toujours APRÈS que les conneries sont faites. Pour ce qui est de la taxe carbone, les plus modestes se serreront au mieux la ceinture. Et les plus riches pourront continuer à se payer le droit de saloper la planète à leur guise. La fiscalité comme « outil de gestion des comportements », quelle farce ! La fiscalité, c’est encore et seulement le pouvoir de l’argent et de lui seul. Faire payer aux riches le droit de polluer, c’est comme faire payer à un de vos invités fortunés le droit de chier au milieu de votre salon. Laissez à l’argent le soin de réguler les débordements anti-écologiques, c’est faire rentrer l’écologie dans la logique exclusivement commerciale des marchés-rois, avec les formidables résultats que l’on sait : ainsi ces multinationales qui se RACHÈTENT et se REVENDENT aujourd’hui des quotas de droit à polluer ! Consternante aberration. Si l’on veut vraiment résoudre les problèmes qui se posent à nos conditions climatiques de vie, il faut, me semble-t-il, un peu plus de courage politique. Agir en amont, c’est-à-dire AVANT que les catastrophes soient scellées dans le marbre des tristes réalités. Pour ma part, j’ai essayé il y a quelques temps, dans le cadre d'[un petit programme politique|http://yetiblog.org/index.php?post/%C3%89THIQUE-DE-L-%C3%89CONOMIE] de ma confection, de suggérer sur la question quelques mesures que je crois autrement plus draconiennes et persuasives que leur taxe couille molle. Extrait : >  »<< __Une commission publique pour fixer les normes écologiques__'' > >  »Aucune inversion de tendances ne saurait être attendue sans une commission d’éthique économique ad hoc, totalement indépendante des lobbies industriels ou financiers, et placée sous le contrôle public. Le premier rôle de cette commission serait de fixer les normes écologiques indispensables. » > >  »Toutes les entreprises sur le sol français auraient deux années pleines au maximum pour se mettre en conformité avec ces normes. Faute de quoi, leurs produits seraient purement et simplement interdits, leur activité suspendue. » > >  »Toute importation ou circulation sur le territoire de produits étrangers hors normes seraient également interdits. >> » On pense évidemment ce qu’on veut d’un tel programme, on peut toujours gloser sur sa faisabilité, mais je vous fiche mon billet que placés devant ce genre d’alternatives, nos fiers industriels trouveraient rapidement les solutions économiques adéquates. Bien plus qu’avec des remèdes placebos faux-cul comme cette foutue taxe carbone.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.