Aïe, aïe, aïe, durs, très durs les derniers chiffres de l’OJD sur l’état de santé des quotidiens nationaux. Une véritable Beresina avec un effondrement accéléré de leurs ventes en septembre. Une chute vertigineuse de -7,1 % sur les neuf premiers mois de l’année, avec un sombre record en kiosques : -15,3 % !
Détails :
- Libération : -16,5% (-29,5 % en kiosques)
- L’Équipe : -11,03 (-15,4)
- Le Parisien : -9,7 (-18)
- Aujourd’hui en France : -11,1 (-12,1)
- Le Monde : -5,1 (-17,5)
- Le Figaro : -3,7 (-10)
- Les Échos : -1,4 (-13,9)
Il n’y a plus que la Croix pour s’offrir un petit miracle : +1,2 % (+8,2 % en kiosques). Les autres ne tiennent plus guère que par ce qu’il leur reste d’abonnements (mais attendons les renouvellements).
Un modèle dépassé et perverti
Faut-il s’étonner de cette descente en enfer d’un modèle dépassé et perverti qui brille par son asservissement à l’évangile de la pensée unique ? La crise a bon dos, oui, et la courtisanerie a fini par lasser son monde.
Ce qui est étonnant, c’est que ces antiquités survivent encore. Comme les banques, il y a longtemps qu’elles auraient dû économiquement disparaître.
Mais les richissimes propriétaires de ces feuilles de choux sont toujours prêts à leur sacrifier quelques subsides à fonds perdus, tant ils croient encore à leur influence sur les ouailles citoyennes.
La servilité se paie cash
On vit pourtant dès le référendum de 2005 sur le projet de Constitution européenne à quels points nos Rouletabille hors d’âge s’épuisaient vainement dans leur vase clos.
Il se trouvera bien sûr quelques belles âmes endolories à pleurer sur le sort injuste de cette presse qui, sonnez violons, fit « l’honneur » de la démocratie et de la pluralité d’opinion. Mais constatez sur leurs unes et dans leurs colonnes l’état de ce qui reste d’expression démocratique et de diversité des points de vue.
Qui pour les regretter ? Eux-mêmes, peut-être. Mais pas sûr que le grand public s’en émeuve. La servilité finit toujours par se payer cash. Il est grand temps de se tourner vers d’autres sources d’informations.
Le web et ses réseaux, par exemple, qui comme la presse du microcrosme reprennent les dépêches d’agences pour les commenter, mais où l’on retrouve au moins cette fameuse pluralité d’opinion égarée.