Ellie Stai, la présentatrice grecque, lors de son dernier journal mardi soir (Petros Giannakouris/AP/SIPA)
Imaginez que Pujadas vous annonce ce soir au Vingt heures : << À minuit, plus de France 2, plus de France 3, plus de Cinq, plus d’Arte. >> Eh bien, c’est exactement ce qui vient de se passer ce mardi soir en Grèce où le gouvernement Samaras vient de décider sans préavis la fermeture immédiate de ses trois chaînes publiques.
Pour info, la Troïka est à la même heure en balade sur place pour rappeler les dirigeants grecs à leurs engagements de sinistre memorandum. Dont la restructuration et le fusionnement d’organismes publics jugés trop dispendieux. Dont l’ERT (nom générique des trois chaînes publiques grecques) fait comme par hasard partie.
<< Et tout ceci prend fin maintenant >>
Le porte-parole de la Troïk… du gouvernement grec, Simos Kedikoglou, a immédiatement abondé dans le sens de ses chers hôtes. ERT constitue un cas exceptionnel d’absence de transparence et de dépenses incroyables, a-t-il dit en substance. Puis de rajouter pour être bien clair :
<< Et tout ceci prend fin maintenant. >>
Alors zou, aussi sec, à minuit, terminé ! Plus aucune chaîne publique d’informations, rien que des chaînes privées sous férule de quelques gros armateurs locaux ou assimilés. Chaînes au demeurant illégales puisque, comme le souligne le blogueur Okeanews sur Twitter, leurs concessions ont expiré depuis longtemps sans qu’aucune autorité rescapée ne s’en émeuve.
RT @smykos: Les chaînes TV de #Ert sont les seules légales en Grèce. Les concessions deschaines privées ont expiré depuis longtemps.
— Okeanews (@Okeanews) 11 juin 2013
Ce que le plus tyrannique des tyranneaux africains n’avait pas osé, Bruxelles et ses acolytes grecs coalisés viennent de le faire. Aussi sec. Tremblez, Portugais, Espagnols, Irlandais, Italiens, Pujadas…
L’émotion est à son comble
Évidemment, comme vous l’imaginez, l’émotion de la population téléspectatrice du pays est à son comble. Une foule dense se presse devant le siège d’ERT à quelques heures de la mort annoncée.
Manifestation de protestation mardi soir devant le siège de la télé publique grecque (Petros Giannakouris/AP/SIPA)
Un concert de soutien est organisé impromptu à 22h30, avec l’orchestre d’ERT, diffusé en direct par ERT dont le personnel (2656 salariés) ne veut pas quitter les lieux.
Les infos alarmantes se bousculent sur les réseaux sociaux :
#Grèce 10 bus de la police anti-émeute devant le batiment de #ERT à Thessalonique et + à venir. #rbnews via @andreaskakaris
— Okeanews (@Okeanews) 11 juin 2013
Aux dernières nouvelles… les écrans seraient…. noirs… bzz… les émetteurs neutralisés… bzzzz…
Grèce : la TV publique a cessée d’émettre avec 1h d’avance. Des milliers de manifestant sont rassemblés dans les… fb.me/212jxnNVl
— Actualutte (@actualutte) 11 juin 2013
La suite ? Ben écoutez, tant que ce sera possible, essayez de vous informer sur vos chaînes publiques favorites. Ou branchez-vous sur Radio-Londres avant qu’il ne soit trop tard, ça vous fera des souvenirs.