Tandis que notre Élysée, de plus en plus hagard et vacillant, clame une énième fois à tout hasard « la fin de la récession » LOL , les nouvelles les plus alarmistes proviennent de Grèce où la Grande Crise continue ses ravages dans l’ombre des atermoiements lénifiants et des fausses promesses officielles.
Le gouvernement grec doit emprunter la bagatelle de 23 milliards avant fin mai pour pouvoir faire face à ses échéances. __Des marchés féroces… qui se mordent la queue__ Pour lui faciliter les choses, les marchés continuent leur sarabande infernale de paris mortifères sur le sort du malheureux moribond. Après avoir été sauvé par des États qui ont dû se saigner à blanc, le système financier enterre sans scrupule ses sauveteurs ! Situation ubuesque puisque que le système bancaire au cœur de cette machine infernale risque fort d’en être une des premières victimes (10 milliards viennent d’être précipitamment retirés des grandes banques nationales par des épargnants grecs paniqués). Au pays des chiens fous furieux, les queues ont du souci à se faire. Signe d’une « confiance éclatante » (sic), les taux d’intérêts de l’emprunt éventuellement consenti à l’État grec viennent de franchir allègrement le taux quasi usuraire de 7%. La Grèce se retrouve dans la situation du vulgaire pékin obligé d’emprunter à 17% pour échapper à la pénalité de 10% infligée par un Trésor Public vorace. Notre pays ne pourra pas tenir longtemps à se train-là, murmurait timidement en substance, il y a quelques jours, le premier ministre Papandréou, tandis que ses « partenaires » européens détournaient pudiquement leurs regards un brin merdouilleux. Pour tout arranger, les croque-morts du FMI viennent de faire à l’agonisant une ultime visite aussi encourageante qu’un déplacement de curés pour une absolution. __Le sauve-qui-peut individualiste des pays européens__ Qui pour sauver les Grecs de leur tragédie ? Et surtout avec quoi, quelles réserves financières ? Malgré l’annonce tonitruante de son fumeux plan de sauvetage, l’Europe est aux abonnées absentes. Et comment ne le serait-elle pas puisque chacun de ses membres affrontent des problèmes intérieurs en passe d’être aussi graves que ceux du cousin hellène. Malgré ses rodomontades, l’Allemagne n’est même pas parvenue à sauver les apparences d’une sortie de récession au dernier trimestre 2009. Et la France est incapable d’honorer ses propres engagements auprès de ses propres départements (plusieurs d’entre eux viennent de s’annoncer contraints de publier des budgets en déséquilibre, situation formellement interdit par la loi). Ne parlons pas du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie ou de l’Irlande qui serrent les fesses pour ne pas subir le même sort que leur infortuné voisin (en pure perte). __La Grèce, » »too big to fail » » ?__ Nos poitrinaires trouveraient-ils dans un sursaut désespéré les moyens (forcément artificiels) de bricoler un ultime plan de sauvetage à 23 milliards… qu’il leur faudrait encore réunir 30 nouveaux milliards d’ici la fin de l’année pour permettre à la Grèce d’échapper à l’infamie. Bon courage, les gars ! L’heure fatidique approche. Pour la Grèce, pour l’Europe, mais aussi pour l’ensemble du système mondial. On saura avant fin mai si un État comme la Grèce est lui aussi » »too big to fail » » (trop grand pour faillir). La réponse risque d’être croquignolette et la Grande Crise peut continuer tranquille à prospérer (c’est bien la seule).