« LA FINANCE ET LA VACHE FOLLES »

((/public/madcow.gif|madcow.gif|L)) Tel est le titre d'[un extraordinaire billet||http://www.pauljorion.com/blog/?p=4507] publié sur [le blog du sociologue-anthropologue Paul Jorion||http://www.pauljorion.com/blog]. Il est l’œuvre d’un certain Jean Fosseprez, vétérinaire de son état. Celui-ci n’y va pas par quatre chemins :  »<< La crise actuelle ressemble davantage à une crise sanitaire type vache folle qu’à une crise économique classique. >> »  »<< Au risque de surprendre'' (continue tout de go notre praticien)'', je dirais que la crise de la VF trouve son origine dans les accords de Bretton Woods en 1944. >> »

En 1944, explique-t-il, les accords de Bretton Woods donnèrent de fait aux USA un quasi monopole sur la culture du soja. Ce qui contraignit les Européens, soucieux d’échapper à cette dépendance, à se tourner au petit bonheur la chance vers ce qui leur tombait sous la main : les farines animales.  »<< La deuxième date clé est le choc pétrolier de 1973. L’augmentation du prix des hydrocarbures incite les industriels du Royaume Uni à restreindre – voire à annuler – les (pourtant nécessaires) traitements thermiques et/ou chimiques des farines animales. >> » La logique infernale est enclenchée : apparition d’une neuropathie bovine qui conduit à abattre des troupeaux, lesquels finissent en cendres… dans les farines animales qui nourrissent leurs congénères survivants ! Et ainsi de suite. Quand apparut évidente l’implication des farines animales dans ce qui tournait à la catastrophe, les producteurs britanniques s’ingénièrent, rentabilité quand tu nous tiens, à refourguer en douce les stocks restants de pitances infestées à leurs collègues d’outre-Manche et d’ailleurs. Force devait rester  »<< à la loi... du marché >> » ! Le paradoxe du sacro-saint libre-échange, c’est que sa seule loi consiste à tout dérégulariser au nom de la liberté… du marché ! Et de facto à tout dépénaliser. << Nous avons toujours respecté la règlementation en vigueur ! >> clamèrent d’une seule voix innocente les industriels pris la main dans les farines. Facile, quand celle-ci n’a plus rien de réellement contraignant.  »<< Déjà Lehman Brothers perçait sous la vache folle >> », assène Jean Fosseprez. En clair, après les vénéneuses farines animales, les actifs toxiques des banques ! Et de conclure :  »<< Une dernière question pour la route : quel est, aujourd’hui, le degré d’empoisonnement du système financier mondial ?'' (...) ''Je dirais, à cet égard, que la période actuelle est comparable aux années 1988-92 de la vache folle. Période où l’on sait la toxicité des produits, mais où rien d’efficace n’est mis en œuvre pour s’en prémunir de manière globale. >> » Bien sûr, je vous vois venir ! Le rapprochement avec la pandémie A(H1N1), dite en son temps « grippe porcine », vous démange le réflexe immunitaire. Ne serait-ce que parce que cette dernière serait [née au Mexique|http://www.rue89.com/2009/05/04/mexique-la-grippe-a-est-elle-issue-de-lindustrie-porcine?page=1&%24Version=0&%24Path=/&%24Domain=.rue89.com], dans un des plus grands élevages industriels de porcs aux pratiques douteuses et aux appétits féroces. Ces pauvres petits êtres humains sont indécrottables (devez-vous penser), incapables de retenir les leçons du passé, regardant défiler à vitesse de plus en plus supersonique les bégaiements en rafale de l’Histoire. Sacrifiant à des rites qu’ils ont entièrement inventés (le « culte du profit », faut-il être bête !), mais auxquels ils finissent par se soumettre comme des benêts, au point de s’en empoisonner l’existence, au propre comme au figuré. Et les voilà, tremblants effarés, qui essaient de se protéger de la nouvelle pandémie galopante à échelle internationale, avec de dérisoires kleenex, des savonnettes pour les mains, et en s’interdisant d’embrasser plus avant leurs congénères…

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.