La fin du capitalisme annoncée par un rapport scientifique de l’ONU

Ci-dessous un extrait d’un article du journaliste Nafeez Ahmed (The Independent), traduit par les lecteurs du site Les Crises. Son sujet : la fin du capitalisme, décrite dans un récent rapport scientifique de l’ONU.


Alors que l’ère de l’énergie bon marché touche à sa fin, la pensée capitaliste lutte pour résoudre les énormes problèmes auxquels l’humanité est confrontée. Alors, comment réagissons-nous ?

La nouvelle ère se caractérise par une production inefficace de combustibles fossiles et l’escalade des coûts du changement climatique (Reuters)

Le capitalisme tel que nous le connaissons est terminé. C’est ce que suggère un nouveau rapport publié par un groupe de scientifiques nommés par le secrétaire général de l’ONU. La raison principale ? La transition brutale vers une économie mondiale radicalement différente, en raison de l’exploitation de moins en moins durable des ressources naturelles de la planète et du passage à des sources d’énergie moins efficaces.

Le changement climatique et l’extinction d’espèces s’accélèrent alors même que les sociétés connaissent une augmentation des inégalités et du chômage, une faible croissance économique, des niveaux d’endettement croissants et des gouvernements impuissants. Contrairement à la façon dont les décideurs réfléchissent généralement à ces problèmes, ce ne sont pas du tout des crises distinctes.

Ces crises font partie de la même transition fondamentale. La nouvelle ère se caractérise par une production inefficace de combustibles fossiles et par l’escalade des coûts dus au changement climatique. La pensée économique capitaliste conventionnelle ne peut plus expliquer, prédire ni intervenir sur les rouages de l’économie mondiale dans cette nouvelle ère.

Transition énergétique

Telles sont les implications d’un nouveau document d’information préparé par une équipe de biophysiciens finlandais à qui l’on a demandé d’effectuer des recherches qui serviront à la rédaction du Rapport mondial sur le développement durable (GSDR), qui sera publié en 2019.

Pour la « première fois dans l’histoire de l’humanité », dit le texte, les économies capitalistes « se tournent vers des sources d’énergie au rendement énergétique plus faible ». Produire de l’énergie utilisable (« exergie ») pour continuer à alimenter « les activités humaines de base et celles qui ne le sont pas » dans la civilisation industrielle « nécessitera plus, et non moins, d’efforts ».

En même temps, notre soif d’énergie est à l’origine de ce que le texte appelle les « coûts cachés » [ou externalités, NdT]. Plus nous consommons d’énergie et de matériaux, plus nous produisons de déchets, et donc plus le coût environnemental est élevé. Bien qu’ils puissent être ignorés pendant un certain temps, ce coût environnemental finit par se traduire directement en coût économique, car il devient de plus en plus difficile d’en ignorer les impacts sur nos sociétés.

Et le plus grand « coût caché », c’est, bien sûr, le changement climatique : « Les coûts cachés augmentent également ; les économies ont épuisé la capacité des écosystèmes planétaires à absorber les déchets générés par l’utilisation de l’énergie et des matériaux. Le changement climatique est le coût caché le plus évident. »

Dans l’ensemble, la quantité d’énergie que nous pouvons extraire, rapportée à celle que nous utilisons pour l’extraire, diminue « dans l’ensemble du spectre – le pétrole non conventionnel, le nucléaire et les énergies renouvelables produisent moins d’énergie que le pétrole conventionnel, dont la production a atteint un sommet – et les sociétés doivent abandonner les combustibles fossiles en raison de leur impact sur le climat ».

=> Lire la suite de l’article de Nafeez Amhed sur le site Les Crises

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