La caste, comment s’en débarrasser ?

On sait désormais à peu près tout de la caste qui a colonisé l’État [photo : Ministère des finances à Bercy], de ses méfaits, de sa quasi immunité judiciaire. Mais comment s’en débarrasser ?

Dans un entretien mené par François Ruffin (encore lui !) avec Laurent Mauduit (La Caste, éd. La Découverte), Denis Robert (Les Prédateurs, éd. Le Cherche-Midi) et Monique Pinçon-Charlot (Les Riches au tribunal, éd. Seuil Delcourt), on apprend :

  • comment la Haute fonction publique est passée massivement du côté de la défense d’intérêts privés, de l’Inspection des finances à la direction de banques privées, pour retourner «rétro-pantoufler » dans la fonction publique… comme l’inspecteur des finances Macron passé de chez Rothschild à l’Élysée (Laurent Mauduit) ;
  • comment des institutions publiques sont dévoyées à l’insu et au détriment du public, comme la Caisse des dépôts et consignation rachetant l’entreprise de hamburgers Quick avec l’argent… du public (Denis Robert) ;
  • et comment, lorsqu’ils ne peuvent plus y échapper, ces prédateurs bénéficient de la clémence, que dis-je complicité de juges corrompus, comme le ministre Cahuzac évitant la prison malgré une condamnation ferme, d’ailleurs ridicule en regard des faits (Monique Pinçon-Charlot).

Bref, on sait tout, absolument tout de ces voyous et de ses forfaits, comme on sait désormais tout de la caste médiatique et de sa propagande.

Aucun moyen de sortir de « dégagement » sans passer par des mesures radicales

Mais l’entretien patine un peu quand est enfin abordée la question fondamentale [minute 30:23 de la vidéo ci-dessous] : comment se débarrasser de cette vermine ? On sent les interlocuteurs gênés aux entournures.

Il faut que le public réagisse collectivement pour mettre fin à cette situation insupportable, s’indigne Monique Pinçon-Charlot sans trop préciser par quel moyen. Il faudrait changer de République, poser la question de la Haute fonction publique et reprendre le contrôle des banques, hasarde Laurent Mauduit. Il n’y a que l’engagement politique et « faire bouger Bruxelles » qui peut résoudre ce problème-là, avance Denis Robert. Il faut « un véritable mouvement populaire », conclut François Ruffin.

Mais derrière ces mots empruntés qui n’osent pas complètement aller jusqu’au fond de la pensée des interlocuteurs (Mauduit parle tout de même de  « briser les reins de la cette oligarchie financière »), on sent bien ce que chacun pressent sans encore oser le formuler : il n’existe aucun moyen de sortir notre pays de l’impasse où il s’est fourvoyé sans passer par des mesures radicales à l’encontre des prédateurs.

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