JO d’hiver de Pyeongchang : le camouflet fait à Mike Pence

Quand une grande puissance perd pied, elle finit toujours par se déconsidérer en adoptant l’attitude infantile du petit caïd déchu en sa cour de récré. Exemple : Mike Pence, vice-président US, pendant l’ouverture des JO d’hiver en Corée du sud.

Le moins que l’on puisse dire est que cette cérémonie d’ouverture des jeux d’hiver de Pyeongchang ne s’est pas du tout déroulée comme Mike Pence and co l’auraient souhaité. Ceux-là escomptaient que cette cérémonie et ces jeux seraient l’occasion de diaboliser et d’isoler un peu plus encore la Corée du nord au profit de la fidèle alliée Corée du sud. C’est l’inverse qui se passa. Quand ils s’aperçurent qu’ils allaient possiblement être les dindons de cette farce olympique, les États-Unis – via le zélé Mike Pence –tentèrent en catastrophe d’alerter leurs « alliés » contre la récupération de l’évènement par la « propagande » de la Corée du nord.

Deux hockeyeuses coréennes, l’une du nord, l’autre du sud, portent conjointement la flamme olympique sur son dernier parcours.

Peine perdue, non seulement la Corée du nord s’est fait un plaisir d’accepter de participer à ses jeux. Mais Corée du nord et Corée du sud décidèrent de défiler conjointement lors de la cérémonie inaugurale, et même de faire équipe commune de hockey sur glace pendant la compétition. Ce sont d’ailleurs deux hockeyeuses de l’équipe réunifiée, l’une du nord, l’autre du sud, qui eurent l’honneur de conclure le parcours de la flamme olympique.

Le Dirigeant suprême de la République démocratique de Corée du nord, Kim Jong-un, délégua sa sœur Kim Yo-jong  et le président du praesidium de l’Assemblée populaire de Corée, Kim Yong-nam (90 ans), pour représenter leur pays à la cérémonie d’ouverture. Ceux-là furent fort chaleureusement reçus par Moon Jae-in, président de Corée du sud, qui dans son discours inaugural n’hésita pas à qualifier les JO de Pyeongchang de « jeux olympiques de paix ».

Assis devant Kim Yong-nam et Kim Yo-jong pendant la cérémonie d’ouverture, Mike Pence fera tout pour ne pas se retourner et leur accorder un regard.

Gueule du naïf américain Mike Pence devant ce rabibochage aussi inattendu qu’inopportun entre les deux Corées ennemies. Méchamment contrarié, il n’applaudit que la seule équipe américaine lors du défilé des nations participantes et, signe du plus grossier des irrespects, resta obstinément assis pendant que le président sud-coréen et les officiels nord-coréens, côte à côte, applaudissait à tout rompre, et debout, le passage de leurs athlètes bras dessus-bras dessous sous une même bannière unifiée [photo d’ouverture].

Lors d’une réception officielle organisée par les autorités sud-coréennes, l’ineffable Mike Pence fit des pieds et des mains pour ne croiser aucun des invités honnis, ne surtout pas leur accorder un regard, encore moins leur serrer la main. Et finit par repartir précipitamment cinq minutes seulement après son arrivée (en retard !).

Déjà humiliés au Moyen-Orient par l’axe Syrie-Russie-Iran, insultés sans mesure par un Rodrigo Duterte, président en poste de leur ex-tête de pont philippine, les États-Unis essuient aujourd’hui un nouveau camouflet retentissant de la part de leur allié sud-coréen. Un maître d’empire contraint à une attitude aussi puérile et à une fuite aussi piteuse, voilà qui sonne un peu plus le glas d’une ex-puissance n’ayant plus guère qu’une arrogance immature à opposer à ses rivaux.

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