
– Ah tiens voilà Partageux ! As-tu écrit une nouvelle chanson pour aujourd’hui ?
– Bah voui, ma belette…
– Fais nous voir ça vite qu’on se marre !
– C’est toi qui as écrit ça ?
– Mmmoui et non. J’ai entendu une version, et corporatiste et mollasse et pas trop fignolée, alors j’ai repris l’idée de départ en bonifiant et en épiçant la recette.
C’est dans 30 ans je travaill’rai
J’entends Macron qu’en a rien à secouer
J’entends Macron qui nous pique la retraite
J’entends Macron qui veut pas renoncer
Dans 40 ans je travaill’rai
J’entends Macron qu’en a rien à cirer
J’entends Macron qui nous pique la retraite
J’entends Macron qui veut pas renoncer
Le président Macron et ses petits poulains
Vont piquer dans la caiss’ et manger tout le foin
La r’traite viendra, les gars, la r’traite viendra
Les pauv’ gars comme moi ne la toucheront pas
La r’traite viendra, les gars, la r’traite viendra
Les nanas comme toi ne la toucheront pas
Dans 50 ans je travaill’rai
J’entends Macron qu’en a rien à carrer
J’entends Macron qui nous pique la retraite
J’entends Macron qui veut pas renoncer
La r’traite viendra, les gars, la r’traite viendra
Les pauv’ gars comme moi ne la toucheront pas
La r’traite viendra, les gars, la r’traite viendra
Les nanas comme toi ne la toucheront pas
Dans 60 ans je travaill’rai
J’entends Macron qu’en a rien à branler
Le président Macron et ses petits poulains
On va les mettre en caiss’ à six pieds sous le foin
La mort viendra, mon gars, la mort viendra
La mort, mon p’tit Macron, ne t’épargnera pas
P.S. (Je sais, maman, c’est un vilain mot qu’il ne faut jamais voter…) Les enseignants en lettres pourront faire étudier cette version à leurs élèves quand ils reprendront le collier. En effet l’auteur, dans un travail scriptural méritoire, utilise des synonymes variés de la phrase « J’entends Macron qui s’en bat les couilles ». On étudiera également la licence poétique qui, tout en faisant référence à la version originelle de la chanson, permet à l’auteur de promettre une fin originale à l’objet de son courroux sans copier le déjà-vu du croc de boucher de Mussolini, de la corde de Saddam Hussein, du procès express de Nicolae Ceaușescu ou du lynchage de Mouammar Kadhafi.
Voici « La jument de Michao » dans la version chantée par Tri Yann. Mais ma grand-mère, qui accentuait bien la diphtongue, écrivait « Michaud ». Cette chanson, qui a servi de modèle à l’objet du délit, est elle-même l’hybridation de deux chansons traditionnelles du pays gallo.