Insoumission : des fonctionnaires, des étudiants… et des maires

Maires contre CRS

L’insoumission menace la République toute entière. Avec la manif des fonctionnaires (et des premiers étudiants) ce 10 octobre, voici celle des maires.

Depuis la rentrée, les manifestations contre le régime sec du président Macron se succèdent et se ressemblent : toutes des succès ! Celles qui ont réunis l’ensemble des syndicats de fonctionnaires ce 1er octobre dans des dizaines de villes françaises ne dérogent pas à la règle. 400 000 personnes dehors selon la CGT (NB : on se fout une fois pour toutes des « chiffres de la Police », cette traînée qui va même jusqu’à donner des chiffres fantaisistes quand elle n’a pas à le faire, le 23 septembre par exemple).

Et ce que craignait le gouvernement s’est bien produit : çà et là des lycéens et des étudiants ont bien rejoint les cortèges.

Mais il y a plus inquiétant pour le régime. En démocratie, un pouvoir ne tient que par le respect (ou la crainte) qu’il inspire. Que la rue ait tranché contre les saloperies de Trouducul 1er est une chose évidente. Que l’opinion publique le renvoie d’entrée à ses chères études bancaires à travers les enquêtes d’opinion ou des manifestations répétées de mauvaise humeur sur son passage en est une autre.

Une centaine de maires insoumis veulent mettre « le bordel » au portrait officiel du président

Mais lorsque la réprobation gangrène les institutions mêmes de la République, voilà qui devient véritablement dangereux pour l’avenir de la République et de son représentant en chef. Or les maires font partie des institutions de la République et ça commence aussi à chauffer dans leurs rangs.

Dans la Creuse, fâchés par les restrictions budgétaires, malmenés par les CRS en ayant osé essayer de rencontrer sa Macronitude de passage dans le coin, certains d’entre eux ont carrément décidé de retourner le portrait officiel trônant dans leur bureau. Idem en Haute-Vienne. En tout une centaine de maires insoumis, rien que dans la Creuse, qui déclarent sans fards vouloir mettre « le bordel » dans le portrait du président. Sans compter cet autre,  en Meurthe-et-Moselle,, qui avait auparavant réduit ce portrait d’un tiers en proportion de la baisse des dotations d’État à sa mairie (l’histoire ne dit pas s’il a enlevé le bas ou préféré guillotiner le haut).

Le portrait retourné

Des maires en rogne, ça s’est déjà vu. Mais des maires qui se foutent désormais ouvertement de la gueule du président en place en commettant un véritable crime de lèse-majesté, voilà qui fait tache dans une République où le symbole est roi.

Faut-il pour autant se réjouir de ce camouflet infligé à la République française ? Eh bien oui, et je dirai même plus : s’il faut en passer par là, attendre son effondrement, nous allons même tout faire pour le précipiter. Après, il sera toujours temps de nous préoccuper de bâtir une autre république un peu plus vivable, un peu moins puante : la 6e par exemple.


Michel Vergnier, président de l’Association des maires de la Creuse, en action.
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