Inquiétante hausse du taux de mortalité infantile en France

Emmanuel Todd connut son heure de gloire lorsqu’il annonça la chute de l’URSS en se basant sur un indicateur crucial de la santé d’une population : la hausse du taux de mortalité infantile. Eh bien, c’est au tour de notre pays d’être victime de ce phénomène morbide.

Entre 2012 et 2019 (date des dernières données consolidées), la hausse du taux de mortalité infantile moyen en France est passée de 3,2 pour mille à 3,63 (enfants de moins d’un an), soit une hausse conséquente ces dix dernières années après une période de baisse constante.

Ce qui se cache derrière l’hypothèse pudique de « facteurs socio-économiques »

Alors les spécialistes de s’agiter en qualifiant le phénomène d’« inquiétant », de clamer qu’il est « primordial » de l’enrayer au plus vite, de se perdre dans des hypothèses fort approximatives pour l’expliquer : la prématurité [?], la présence d’anomalies congénitales [?], la santé maternelle avant et pendant la grossesse [?]

Mais c’est à peine s’ils évoquent – ou alors planqués derrière le vocable pudique de « facteurs socio-économiques » – les véritables raisons de cette hausse de mortalité chez les nouveaux nés : la dégradation de nos infrastructures de santé et en particulier la fermeture de maternités de proximité, la suppression de personnels soignants…

Autant de signes criant de l’effondrement d’une société devenue incapable de s’occuper correctement de ce qu’elle devrait avoir de plus cher : ses nouvelles générations. “La Chute finale”, livre dans lequel Emmanuel Todd prédisait « la décomposition de la sphère soviétique » en raison de la hausse de sa mortalité infantile, parut en 1976. L’URSS fut définitivement dissoute en 1991 .

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