
Toujours le déni. Harcèlement scolaire, moral, sexuel, harcèlement de rue, violence policière ou viol, on nous fait toujours cette même réponse : c’est pas vrai ! Toujours le déni…
Une petite fille est victime de harcèlement scolaire et de racisme à l’école. Les parents ont alerté le personnel de l’école ainsi que l’Éducation nationale. Réponse : votre fille est trop fragile, il faut qu’elle soit plus forte.
« Même refrain ici. J’ai eu un entretien très rapide avec le directeur-adjoint hier. Le problème n’est pas le harcèlement. C’est mon fils qui est trop fragile. D’abord ils l’ont traité de menteur. Ensuite ils ont nié absolument tout. Enfin ils ont reporté la faute sur sa faiblesse et ses problèmes personnels… Je les ai poliment et prestement envoyés chier. En toute cordialité. Ça a duré cinq minutes top chrono. J’étais juste venue déposer son arrêt maladie.
– Quinze jours ! Il va bien ? Il a quoi ?
– À votre avis ?
Si on avait eu un dialogue Juifs-Nazis…
– À son retour il faudra qu’on le convoque avec [son harceleur] pour parler de…
Je l’ai coupé direct :
– Comptez pas trop là-dessus.
– Ce serait bien qu’il voit la médecine scolaire pour…
– Il a déjà son médecin, on sait déjà de quoi il souffre.
Et je suis partie.
Je n’avais pas vu mon fils aussi zen et détendu depuis très longtemps. Depuis qu’il est en arrêt. Par contre il continue de faire beaucoup de cauchemars sur l’école.
Votre fils raconte des mensonges
Je n’avais pas encore envoyé le courrier de signalement au rectorat et à l’inspection académique parce que j’attendais de voir la réaction du collège sur son arrêt maladie. J’ai bêtement pensé que l’attestation d’un médecin pourrait les infléchir.
J’ai attendu une dizaine de jours avant de les voir. J’avais espéré qu’en 10 jours ils se seraient mis en mouvement de leur côté, leur laissant une dernière chance, parce que ce n’est pas la première fois que je signale un fait de harcèlement.
Quand le directeur-adjoint à commencé son entretien par « Votre fils raconte des mensonges » j’ai fait exactement cette tête et j’ai décidé que je n’avais que cinq minutes à lui accorder. S’il avait commencé par « Je suis désolé, on a été débordés, je vais m’entretenir avec le personnel pour qu’il soit plus actif » je l’aurai écouté et on aurait pu discuter. Mais là non. Je lui ai dit « Je suis désolée, je n’ai pas de temps à vous consacrer, puisque selon vous il n’y a aucun souci, notre entretien est sans objet. » Texto. J’ai senti que ça l’avait énervé et qu’il contenait sa colère. Mais c’est pas mon problème.
Il verra ça avec ses supérieurs. Maintenant que j’ai eu un retour (pathétique) de leur part, je n’ai pas de scrupules à taper plus haut. Je n’aime pas ça, mais leur attitude est en dessous de tout. J’ai été très patiente pourtant. »
Diagnostics de fragilité
Un commentateur de cette Mère Courage propose avec ironie le même diagnostic de « fragilité des os » quand un gros 4×4 roule sur une vieille dame qui traverse la rue. Un autre commentateur, dans la même veine, est laconique. « Des envies de lui mettre des beignes pour voir si par hasard il ne serait pas trop fragile lui-même. »
Dans un « lycée d’État de garçons », comme on le disait [encore] à l’époque [malgré la présence de 50% de filles], j’ai eu un prof qui portait toujours une croix argentée sur ruban noir au revers du veston. Pas par croyance, il était indifférent à une quelconque idée religieuse, mais en signe de deuil. Il avait eu deux fils qui s’étaient suicidés à onze et douze ans. Et ce prof toujours en deuil n’avait rien vu et n’avait rien voulu voir – par solidarité enseignante – jusqu’à la mort du second. C’est un de ses collègues qui m’avait raconté les vies ravagées du prof d’histoire-géo et de ses fils pendus. J’avais posé des questions. La croix m’intriguait.
Ce dernier paragraphe provient de mon ancien blogue. Les syndicats enseignants avaient alors réussi à faire enterrer une campagne de sensibilisation, conduite par l’Éducation nationale, sur le harcèlement scolaire. Lire à la suite de ma bafouille une longue et intéressante discussion avec un enseignant.
« Moi, je te crois ! » Le slogan des femmes espagnoles, en soutien à une jeune femme victime d’un viol collectif, c’est de la dynamite qui va nous servir longtemps.
=> Source : Source ? @VotezNon. Intertitres et mise en forme : Partageux.
« Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / qui marche / qui part. » Raôul Duguay, fort d’un beau succès au Québec durant toute la décennie 1970, a donné quelques concerts en France. Sous les quolibets d’une partie des spectateurs qui voulaient l’envoyer en hôpital psychiatrique. Raôul Duguay chante « Le vôyage » extrait de l’album « Alllô tôutlmônd ».