Grèce : un plan miraculeux… qui ne sera pas appliqué

Comme à la fin de chacun de leur Gtruc, il leur fallait annoncer un « accord ». Celui sur le plan de sauvetage de la Grèce a été adopté au bout de la nuit et après des heures de discussions laborieuses. Il prévoit une aide de 237 milliards d’euros au pays failli. Mais ne sera pas appliqué.

Examinons quelques détails de ce plan miraculeux…

Réponses réservées

  • la somme, pourtant record, de 237 milliards est d’ores et déjà jugée insuffisante par ceux-là mêmes qui l’ont adoptée ;

  • il est prévu que seuls 130 milliards seront — en principe ! — versés d’ici… 2014 ;

  • l’autre parti du plan dépend de l’acceptation — pas encore acquise ! — par les banques privées d’une annulation de 53,5% de leurs créances, soit la bagatelle de 107 milliards, alors qu’elles en sont déjà à téter la Banque centrale européenne comme des mortes de soif (en liquidités) ;

  • pour éviter une faillite assurée de la Grèce au 20 mars, ce plan doit être lancé d’ici… demain, mercredi 22 février, accord des banques privée compris ;

  • le FMI de miss Lagarde, pressenti pour lâcher le premier versement — comme par hasard non encore chiffré — réserve sa réponse… à la mi-mars !

Trompe l’œil

Tu as compris, cher lecteur, que le nombre de points d’exclamation et de points de suspension dans mon exposé était ici parfaitement réfléchi et justifié.

Ce deuxième plan de sauvetage n’a bien sûr aucune chance d’être réalisé. Du moins en intégralité. Pas plus que le premier, datant de 2010, n’a encore été complètement appliqué.

C’est un peu — comment dire ? — comme si le chômage américain avait réellement baissé comme le proclament les statistiques US, comme si les Japonais entouraient l’usine naufragée de Fukushima d’une vaste palissade trompe l’œil aux motifs bucoliques.

De ceci que restera-t-il ? En gros, les « sauveteurs » emprunteront aux banques le minimum nécessaire (14,5 milliards au 20 mars dernier carat) pour les rendre immédiatement… aux mêmes banques ! A la limite, pourraient même éviter de transiter par la Grèce.

Ah si, une clause sera strictement appliquée dans ce plan : la nouvelle baisse des salaires et des retraites de ce malheureux peuple hellène.

Bref, les flonflons de la « Grande perdition » systémique et sociale peuvent continuer à battre leur plein.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.