
Peut-on parier que le cacatov – chacun dispose aisément des ingrédients cacapipitaux – est appelé à un destin national lors des prochaines manifs ?
Neuf années après la fermeture de l’usine Continental en Picardie, les mille-cent-treize salariés déposent le bilan. La moitié d’entre eux n’ont pas d’emploi. Parmi les reconversions, plus de 60% de ceux qui se sont mis à leur compte ont fait faillite. On compte plus de trois-cents divorces. Et on pleure dix-sept suicides. Dix-sept.
Parmi les salariés licenciés de G. M. & S à La Souterraine (Creuse) un seul a retrouvé un emploi en CDI. Un seul.
Trois mois pour vol de yaourts
On pourrait ainsi dérouler une liste sans fin. Comme ce petit florilège pas exhaustif de quelques injustices récentes où la justice condamne bien plus lourdement – prison ferme – le vol de pâtes que de millions d’euros engourdis par un capitaine d’industrie ou un politicard véreux.
Voici peu François Ruffin disait à des Gilets jaunes la nécessité de nouvelles initiatives pour relancer le mouvement. Avec une grande confiance dans les capacités collectives d’invention de gens qui ont fait preuve depuis trois mois d’une créativité ébouripoustoufflante.
Depuis trois mois des soldats casqués, cuirassés et lourdement armés attaquent des manifestants paisibles qui demandent une vie digne à un gouvernement sourd et aveugle. Depuis trois mois on déplore des blessures, des mutilations et des morts. Les gens de la BAC sont en guerre et comme d’habitude la lecture de ce billet du Monolecte est indispensable. On a du reste entendu dans une vidéo une flic parler de « l’ennemi ».
Précieuses princesses piaillantes
Et voilà que des petites princesses de la BAC, brigade anti-criminalité, chougnent parce qu’elles ont essuyé des tirs de bombes à merde. Le fameux cocktail cacatov. « Les douches ne marchant pas au commissariat Nord, ils ont dû se nettoyer à l’eau glacée dans le garage. » Mauvais calcul. Plutôt que de tabasser des manifestants, les flics devraient plutôt endosser un gilet jaune pour exiger des douches qui marchent.
Les précieuses princesses qui piaillent vont tout effacer en se lavant. Tandis que nos mutilés sont handicapés pour la vie.
Mais ces chochottes qui couinent si fort confortent l’intuition des premiers initiateurs. Peut-on parier que le cacatov – chacun dispose aisément des ingrédients cacapipitaux – est appelé à un destin national lors des prochaines manifs ?
Et puis – étron sur le gâteau à la merde – tu imagines le jour où Macron le maudit va prendre un cacatov en pleine poire et en direct sur nos chaînes de télé ?
Respect et amitié
« Pourquoi je soutiens encore les Gilets jaunes ? Parce que je respecte infiniment la vertu de ceux qui vivent pendant un mois avec l’argent que d’autres dépensent en une paire de chaussures et méprise infiniment la bassesse de ces derniers quand ils osent insulter les premiers. » (René Chiche)
De la mauvaise graine est semée à plein champ et, comme pour du coquelicot, du gaillet gratteron ou du ray-grass devenus génétiquement résistants au glyphosate, je souhaite bien du plaisir aux gouvernements pour en détruire l’espèce :
« Une des raisons qui fait que j’apprécie être parmi les Gilets jaunes c’est que ça m’a permis de rencontrer un tas de personnes qui vont sans doute devenir des ami/es à vie. » (Isidore Poireau qui fait des chouettes vidéos jaunes et musicales)