Gilets jaunes : la violence s’arrêtera quand les revendications seront satisfaites

Mercredi soir sur le plateau de BFMTV, quatre Gilets jaunes face à deux ministres en poste. Incompréhension totale.

Devant les déclarations d’intention de Marlène Schiappa (« on vous écoute ») et les tentatives de François de Rugy pour vendre les pseudo-concessions du gouvernement (« une suspension des taxes prévues en 2019 pour toute l’année 2019 »), la réaction des quatre Gilets jaunes fut cinglante :

« Vous nous promettez de suspendre les taxes de 2019, mais nous, c’est celles déjà existantes en 2018 qui nous tuent ! Qu’est-ce que vous nous proposez pour qu’on s’en sorte ? »

Évidemment, les deux représentants gouvernementaux n’avaient rien à proposer sinon de vagues promesses après consultations autour d’une table entre gens de bonne compagnie (enfumage classique).

Chats échaudés dégoutés de l’eau froide, les quatre Gilets jaunes renvoyèrent sans façon les deux ministres dans leurs cordes et proclamèrent leur ferme intention de poursuivre leur soulèvement. Nous ne sommes pas dans une crise, clama l’un d’eux, mais en détresse.

« Si on arrive devant l’Élysée, on rentre dedans » (Éric Drouet)

Bientôt vint sur le tapis l’inévitable question de la violence. Tout le monde évidemment condamna la violence… mais en fit porter la responsabilité sur le camp opposé !

Éric Drouet, un des Gilets jaunes, enfonça le clou. À la question de l’animateur Bruce Toussaint qui le sommait de dire ce que les Gilets jaunes feraient s’ils parvenaient à la porte de l’Élysée, il répondit (gueule des deux ministres interloqués) :

« On entre.»

[=> Normalement, ici, il y avait l’extrait vidéo avec la déclaration d’Éric Drouhet,
mais BFMTV nous en a privé pour des histoires de droit,
dont on se fout totalement, comme de BFMTV aussi d’ailleurs.
ON LES AURA 🙂
]

On passa ainsi sans transition des revendications sociales aux revendications politiques. Si le gouvernement n’est pas capable de satisfaire nos revendications sociales vitales, clamèrent en chœur les Gilets jaunes, on changera les institutions politiques.

Ce qui était clair, mais que ne semblaient pas – ou ne voulaient pas – comprendre nos deux ministres sur le gril, c’est que la détermination des mutins primaient sur la barrière morale de la violence qu’ils tentaient de leur opposer, et que cette violence ne cesserait qu’une fois satisfaites leurs revendications, avec ou sans cette équipe de ministres-là. Notez bien, dans l’histoire, aucun acquis social n’a jamais vu le jour sans emploi de la force (et de la violence).

« Ça promet pour samedi ! », se désola l’autre animatrice de l’émission, Ruth Elkrief, avec un brin de gros désarroi dans la voix.

=> Regarder l’émission complète sur BFMTV

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