
Pour cet « acte XXI » du mouvement populaire de contestation dit des Gilets jaunes, il semble qu’on repousse encore les limites, qu’on croyait atteintes, de la violence d’État, de l’abus de pouvoir et du déni démocratique.
Si la Macronie veut décidément apparaître comme une junte, elle en prend bien le chemin, elle qui a déjà les traits d’une sorte de clique mafieuse, une « république bénallière », tout comme elle se révèle être une néo-aristocratie consanguine, dégénérée et corrompue jusqu’à l’os – il suffit pour s’en convaincre une bonne fois de lire le livre-enquête du jeune avocat et journaliste Juan Branco, qui par ailleurs fait un carton depuis sa parution.
Cette fois encore, des retraités gazés à bout portant, et même des mômes, en plein fête foraine, des « street medics » dépouillés de leur matériel de premiers soins, des provocations policières, des chiffres officiels bidonnés, des menaces et des tentatives d’intimidation de toutes sortes, une instrumentalisation de la justice qui ne cherche qu’à déplacer la question vers le pénal pour effacer un contenu social et politique auquel le pouvoir n’a toujours aucune réponse à donner, hormis donc la répression et la criminalisation.
« C’est l’angoisse parce qu’avec les beaux jours, les Gilets jaunes vont reprendre les rond-points et y installer des barbecues »
Un pouvoir qui sombre dans la farce tragi-comique, qui enchaîne les mensonges (indemnisation des chômeurs, affaire Legay, manifestant matraqué à Besançon…) et les justifications grotesques, comme le nouveau préfet de police de Paris déclarant en commission que la gravité des blessures causées par les tirs de LBD est due au fait que les manifestant visés « bougent »… À ce point là de cynisme et de connerie, on en pleure autant qu’on en rit.
La bonne nouvelle, c’est ce « proche » de Macron qui déclare dans la presse qu‘« on ne sait pas comment en sortir », que c’est « l’angoisse » car « avec les beaux jours, les Gilets jaunes vont reprendre les rond-points et y installer des barbecues ». On sait ce qu’il reste à faire…
=> Photo : esplanade de La Défense, Paris, 6 avril