Gilets jaunes : 22 ans que j’attends cela, j’en ai 37, par Nelly Duval

Très cher Gilet jaune,

Ce 1er week-end où tu es sorti, le 17 novembre 2018, je t’ai juste croisé.
Pour une fois je partais en WE avec ma cousine. Week-end que j’ai failli annuler « à cause de toi ». Et puis il était payé et non-remboursable alors… advienne que pourra !

Je t’ai croisé sur l’A13, me disant gentiment « c’est gratuit ! ». Nous avons mis 4h30 au lieu d’1h30 mais aucun regret car que des GJ sympas et souriants. Durant tout ce trajet, je savais déjà qu’il était surtout question de JUSTICE SOCIALE… plutôt que du diesel ! Et sur cette route, j’y ai pensé, à ces trop nombreuses injustices… trop nombreuses pour les énumérer.
En tant qu’intervenante sociale, malheureusement j’en connais une partie

Ce WE là, très cher Gilet jaune, tu m’as pris dans tes filets.
J’étais HEUREUSE de voir le peuple ENFIN de soulever spontanément et non pas pour du foot.
Je me suis dis « 22 ans que j’attends cela », j’en ai 37.

Le 1er décembre, j’ai décidé d’aller sur Paris. Avec trois amis. St Lazare, place Saint Augustin… ces rencontres, ces discussions spontanées, comme si nous nous connaissions tous… quelle facilité et quelle évidence, à l’heure où plus personne ne fréquente son simple voisin. Cette solidarité aussi, lors des mouvements de foule…
Et je me languis de la fois où je pourrais ENFIN y retourner (le 29 si tout va bien !).

Au bout de cinq semaines, très cher Gilet jaune, j’avais déjà plus appris qu’en 20 ans. Sur tout : les médias, les politiques, l’histoire aussi… Investie, fatiguée, rincée, mais les yeux grands ouverts.
Et une fois ouverts… plus possible de les fermer.
Parfois c’est « douloureux », car ça rend la pensée moins confortable. Et puis le regard change aussi : sur soi, sur les autres… À supporter difficilement ceux qui refusent de voir l’évidence. Arrivent les grands débats et parfois les engueulades aussi. Mais peu m’importe : je suis convaincue de notre bien-fondé.

Très cher Gilet jaune, je pourrais encore t’écrire longuement, mais tu trouverais sûrement cela trop long. Car tu as tant à lire, à commenter et à communiquer autour de toi.
Alors je te dis MERCI pour cette spectaculaire fin d’année 2018 porteuse d’espoirS et merci pour ton cadeau : la Fraternité… pour plus de LibertéS !
Merci de m’avoir fait connaitre le fait de s’investir dans une vraie CAUSE SOCIALE ET NATIONALE. Peu importe le milieu, l’âge, ou le bord politique (ou non !).
Merci pour cette unité rassemblant toutes nos individualités.
Pensées sincères aux blessés et au décédés aussi. À leurs familles.

Bonne fin d’année 2018 et SURTOUT très Bonne nouvelle année 2019 ! Qui sait ce qu’elle nous réserve… Je crois que nous sommes en train d’écrire une page de notre Histoire.

PS : merci aux initiateurs du mouvement GJ. Et pour tout ce que vous faites.
ON LÂCHE RIEN !

Nelly Duval

=>Source : La France en colère!!!

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