Trois jours face à Molène et à Ouessant, pour effacer sa peine et se revivifier le sang.
Gommer sur le granit les sales lambeaux poisseux du monde gris.
S’ébrouer dans le chaos rocheux comme un jeune chiot trempé, sablé, salé, énervé par un vol staccato d’huitriers-pie.
Et puis la nuit, sous la couette, en chien de fusil fœtal le nez au chaud d’un dos assoupi, se laisser bercer par le sifflement du vent du large et le souvenir lancinant d’un chant marin.
Photos : Vincent ROBINE