François Hollande, candidat socialiste favori… de la TNS-Sofres

À défaut des médias du microcosme, il fallait un Jean-Luc Mélenchon pour relever l’embrouille : sitôt la chute de DSK consommée (14 mai), le Nouvel observateur publiait précipitamment (25 mai) un sondage de l’institut TNS-Sofres. François Hollande y devenait illico presto le nouveau candidat socialiste favori des Français pour la présidentielle 2012. Oui mais…

Manque de pot, la Commission des sondages vient de retoquer l’enquête en question :

« Les choix retenus par l’institut pour établir, à partir des redressements effectués, les intentions de vote relatives aux hypothèses de premier comme de second tour sont caractérisés par un défaut de cohérence interne au regard de l’objet d’un sondage qui, dépourvu de toute valeur prédictive, doit se borner à refléter l’état de l’opinion au moment de sa réalisation. »

Et d’enfoncer méchamment le clou :

« En conséquence, et en l’absence de toute manœuvre imputable à l’institut, la commission exprime des réserves sur le caractère significatif des intentions de vote publiées qui ne reflètent pas les résultats de l’enquête après application aux réponses des personnes interrogées des méthodes de redressement habituellement admises. »

Entre redressements « habituellement admis » et désirs « prédictifs »

Traduction en clair : l’honorable commission reproche à l’indélicat institut d’avoir en gros confondu ses désirs « prédictifs » (et peut-être ceux de Laurent Joffrin, directeur de l’hebdomadaire si cher à la gauche caviar et aux marchands de châteaux) avec les méthodes « habituellement admises » en matière de redressements sondagiers.

On ne peut s’empêcher de penser en ricanant à ce sondage ViaVoice publié par un autre champion de la gauche rose pâle et annonçant en pleine primaire écologiste, la victoire inéluctable… de Nicolas Hulot ! Ha ha ha !

On est tenté de creuser une nouvelle fois la thèse développée par Pierre Bourdieu comme quoi l’élite au pouvoir s’efforce toujours de filtrer soigneusement les candidats qui lui paraissent les plus « acceptables ».

On rêve d’aller vérifier les méthodes de redressement utilisées par les autres instituts qui ont emboîté le pas sans piper à la TNS-Sofres pour sonder les chances des éléphants roses.

Mais bon, les conclusions de la Commission des sondages suffisent amplement à montrer une fois de plus les manipulations grossières opérées par ces petits malins. Et comment de temps à autre, mais dans un silence médiatique assourdissant, certains d’entre eux, par leurs excès de zèle, se font prendre la main dans le pot à cornichons.

On attend avec impatience le correctif en une :

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