
Ce matin, une jeune infirmière est venue me faire une prise de sang pour un check-up post hospitalisation. Derrière son masque, elle affichait une tristesse infinie. J’ai essayé de donner le change en lui demandant si elle avait des enfants. Non, m’a-elle répondu, pas d’enfants au programme. D’abord je n’aurais pas le temps de m’en occuper [elle m’a précisé travailler plus de 62 heures par semaine]. Et puis faire des enfants dans ce monde qui ne tourne pas rond, non merci !
C’était bien la chose la plus triste que j’ai entendu ces derniers temps. Et pourtant, on est servi en ce moment : toutes ces nouvelles lamentables qui défilent sur les réseaux sociaux. Même celles qui pourraient faire rire ne sont pas gaies, comme cette corrélation facétieuse entre nombre de cas positifs et pourcentage de population vaccinée par département français. Ou cette comparaison absurde entre efficacité des vaccins… et record de décès en Israël.
Le goût amer de l’ironie
Presque drôle : nbre de cas positifs pour 100K hab. par dépt sur une semaine/proportion de la population ayant reçu au moins une dose de vaccin par dépt. https://t.co/JBcuUpTnAp
— Pierrick Tillet (@yetiblog) February 4, 2022

Des absurdités de cette sorte pourraient aujourd’hui être alignées en chapelet interminable. Mais l’ironie est amère et n’apaise guère les plaies de l’âme. Alors, faire des enfants dans ce monde de dingues, vous pensez ! J’avais le coeur bien lourd en voyant repartir mon infirmière si désespérée.

(Source : Insee)