Face au chaos, se conformer à ses propres règles de comportement

Dire que la France traverse une vague de chaos est un euphémisme : chaos sanitaire, chaos politique, chaos économique, chaos moral, chaos social (qui, lui, est loin d’avoir atteint son pic)… Face à ce chaos, ne s’en sortiront que ceux qui se conformeront à des règles de comportement précises et cohérentes.

Obéir à ses propres règles de comportement me paraît préférable à l’idée de désobéir aux règles ineptes que des autorités dissolues veulent imposer aux masses déboussolées. La désobéissance civile a quelque chose d’assez puéril, disons d’assez adolescent. Bâtir sa propre autorité à travers sa propre grille de fonctionnement me paraît plus “adulte” et efficace que de se révolter contre l’autorité.

Une autre mauvaise piste, encore trop souvent empruntée, est d’en appeler à la bonne volonté d’autorités corrompues pour qu’elles reviennent dans le droit chemin. Ça, c’est mort ! Il n’y aura pas de retour à la raison de ces autorités. Le chaos s’achèvera par la reddition totale d’un des camps. Le sang coulera. C’est la guerre. Les lettres ouvertes, les appels à la raison lancés à des fous et à des crapules, c’est du pipi de chat, un aveu coupable de faiblesse.

Plus le chaos est grand, plus vos propres règles de comportement personnel doivent être strictes et rigoureuses

Plus le chaos est grand, plus vos propres règles de comportement personnel doivent être strictes et rigoureuses. Oui, mais quelles règles ? Pour ma part, depuis longtemps déjà, j’essaie de me conformer à deux axes très simples pour diriger ma conduite tant collective que personnelle :

Ces trente articles-là, lisez-les bien, mettez-les dans vos favoris, imprimez-les, transmettez-les. Tout, absolument tout ce qui outrepasse le moindre de ces droits fondamentaux – centres de rétention, droit du travail mutilé, inégalités sociales, inégalités homme/femme, laïcité pervertie en athéïsme fanatique… – doit être impérativement rejeté et condamné, non seulement lorsque ces outrages aux droits de l’homme et du citoyen émanent d’une autorité supérieure, mais aussi et surtout de nos propres dérives comportementales dans notre vie de tous les jours (sans doute le plus dur !).

Face au chaos général, le comportement de l’individu relève de l’intime conviction et de la clandestinité, de l’action de groupe plutôt que de l’action de masse

Face au chaos, nous sommes seuls, soumis à des pressions énormes. Nous devons surmonter nos paniques, nos pulsions de peur, mais aussi nos réactions de colère suicidaires. Nous devons rester d’une lucidité inaltérable et d’un calme olympien. Ne pas oublier non plus que  beaucoup de nos proches cèderont au chaos.

Se conformer à des règles de comportement strictes en phase de chaos généralisé est aussi incompatible avec la “bravache attitude”. Affronter les robocops surarmés en offrant sa poitrine à peine protégée d’un gilet jaune relève de la gloriole inutile et suicidaire : à tous les coups l’on perd.

Se conformer à des règles personnelles de comportement en phase de chaos généralisé relève d’abord de l’intime conviction, du chemin parallèle, de l’action de groupe plutôt que de l’action de masse, de la clandestinité et de la guérilla plutôt que de l’affrontement frontal avec des autorités délétères et malveillantes.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.