
Douze États de l’eurozone viennent de rejeter brutalement le projet de budget commun présenté par Macron et Merkel le 19 juin.
Ils s’étaient auto-proclamés leaders de l’UE. En fait, tous les deux étaient en grosses difficultés dans leur pays respectifs, l’un pour cause de baisse vertigineuse de popularité, l’autre empêtrée au sein d’une coalition chaotique déchirée par le problème migratoire.
D’où leur tentative de redorer leur blason par une opération de com improvisée sur ce thème de budget commun de la zone euro que la chancelière allemande avait pourtant jusqu’à présent toujours refusé.
Mais patatras ! Selon le Financial Times, douze gouvernements ont sévèrement retoqué le projet que le président français se vantait d’avoir fait avaler à son intraitable collègue allemande. L’attaque est venue du ministre des finances néerlandais dans une lettre gratinée adressée au président de l’Eurogroupe, pour souligner une « grande divergence » sur cette idée de budget commun qui présentait des « risques d’aléa moral » et remettait en cause le principe de « neutralité fiscale ».
L’eurozone en train d’imploser comme un vulgaire G7
Coup de grâce, la lettre incendiaire est cosignée par la Belgique, le Luxembourg, l’Autriche, la Suède, le Danemark, la Finlande, la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, l’Irlande et Malte. Douze réfractaires sur dix-neuf pays membres d’une eurozone qui exige l’unanimité pour adopter la moindre mesure, autant dire que le « Manu » pouvait bouffer son chapeau.
Face à ce véritable coup de tonnerre, le duo franco-allemand de leaders autoproclamés fait profil bas via le ministre des finances français, Bruno Le Maire, qui tente d’atténuer le coup en déclarant que non, non, ce n’est « pas une feuille de route à prendre ou à laisser » et que les discussions sont naturellement ouvertes, patati patata.
Mais trop tard, le mal est fait. L’eurozone est en train d’imploser comme un vulgaire G7. Le pauvre Macron se prend un énième bouillon dans la figure (il va s’y faire, il aime ça). Et Frau Merkel n’a plus qu’à attendre la queue entre les jambes (bon, peut-être un peu osée comme image !) l’échéance de deux semaines fixée par l’ultimatum de ses « partenaires » de la CSU sur la question des migrations.
Là encore, ce n’est pas gagné. Réunis à la hâte dimanche, les dirigeants européens, ne sont toujours pas parvenus à régler le différend migratoire qui les oppose. Et le nouveau Premier ministre italien a tout envoyé bouler en déclarant jeudi qu’un projet d’accord sur les migrations avait été retiré en raison de dissensions avec Merkel.
Comment écrit-on chaos ? KO ?
=> Sources de l’info : Zero Hedge, Financial Times