Enquête : y a-t-il des malades du Covid mécontents du protocole Raoult ?

People queue in front of the Institut Hospitalo-Universitaire Mediterranee Infection, in order to be screened for the COVID-19 in Marseille, southern France, on March 23, 2020. - The hospital-university institute Mediterranee Infection, directed by Professor Didier Raoult in Marseille, ensures the screening of all "febrile" people who come there, against the national instructions, he announced Sunday in a statement. (Photo by GERARD JULIEN / AFP)

Plus de sept mois après le début de l’épidémie de Covid-19, le buzz anti-Raoult continue dans les milieux bien-pensants. Parmi les critiques, des journalistes dont le métier est d’enquêter. Mais à ce jour, je n’ai trouvé aucune enquête sérieuse menée auprès de patients atteints du Covid19 et traités avec le protocole Raoult.

Combien de malades satisfaits de ce traitement à base d’hydroxychloroquine et d’azythromycine ? Combien de mécontents, c’est-à-dire n’ayant pas vu leur état s’améliorer ou pire se dégrader ? Les avis extérieurs sur la question sont aussi nombreux que fort approximatifs : « ça ne marche pas à tous les coups, rien ne prouve que… » Mais d’enquête journalistique sérieuse et approfondie auprès des patients soignés par ce protocole, rien.

J’ai essayé de combler cette lacune en passant au crible les quelques témoignages de patients directement concernés, figurant dans la presse, sur les réseaux sociaux ou encore dans la liste des 64 avis Google publiés à propos de l’IHU-Méditerranée Infection.

Les malades mécontents sont (pour l’instant) aux abonnés absents

Que ce soit dans des médias comme Marianne, ou via des posts publiés sur Twitter, Facebook ou Google, une fois écartés les faux témoignages de faux patients n’ayant jamais mis les pieds à l’IHU de Marseille mais venus débiter leur bile sur le « gourou » et ses « fausses statistiques », une conclusion apparaît :

  • aucun patient ne se plaint d’avoir été traité par le protocole Raoult, ni d’avoir vu son état se dégrader après se l’être vu administrer ; bien au contraire tous font état d’un rétablissement en 48 heures ;
  • les seules critiques émises par les personnes véritablement concernées portent sur la difficulté d’enter en contact avec l’IHU ou la longueur des files d’attente pour les tests, ce qui peut relativement bien s’expliquer
  • Par contre, tous louent la qualité de l’accueil une fois admis dans les services.

Appel à témoins… et à enquêtes journalistiques sérieuses

Je précise qu’à titre personnel, je connais une personne admise avec symptômes à l’IHU fin mars, testée positive et rétablie en 48 heures. J’ai d’autre part pris contact en octobre avec l’IHU pour le cas d’un ami parisien, frappé lui aussi sérieusement par cette maladie, et n’ai pas eu vraiment de difficultés à établir un contact (par ailleurs très professionnel).

Maintenant, je sais, mon enquête n’a rien de ”randomisée” ni de suffisamment approfondie. Qu’à cela ne tienne, j’en appelle donc aux témoignages… et aux enquêtes sérieuses des “vrais” journalistes. Quelqu’un dans la maison ?


EDIT : quelques premiers témoignages reçus après publication de ce billet


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