En sanctionnant la Turquie, les USA précipitent la fin de leur hégémonie mondiale

Après la Russie, l’Iran et la Chine, les États-Unis s’en prennent désormais à la Turquie, précipitant la montée en puissance des BRICS et la chute de l’hégémonie américaine dans le monde.

Faut-il que les maîtres (aujourd’hui fort contestés) du monde actuel aient la comprenette en bouillie pour se comporter de façon aussi suicidaire, favorisant l’émergence d’un monde multipolaire contre lequel ils prétendaient résister.

Faut-il qu’ils aient de la merde dans les yeux pour ne pas s’être rendu compte que les pays du camp d’en face ne cédaient plus rien face à la pression des sanctions US. Pire, qu’ils s’en nourrissaient pour renforcer les alliances entre eux et accueillir de nouveaux membres le cas échéant.

Passons sur le prétexte bidon invoqué par les USA pour justifier les sanctions contre Ankara : le refus d’Erdogan de libérer un pasteur américain inconnu emprisonné après la tentative de coup d’État il y a deux ans. « N’en croyez pas un mot », écrit Robert Fisk dans un récent billet :

« Les véritables crimes d’Erdogan sont d’avoir acheté le système de missiles S-400 russe pour la Turquie, de n’avoir pas accepté le soutien américain aux Kurdes des YPG et d’avoir permis aux combattants islamistes de franchir la frontière turque avec une cargaison d’armes, de mortiers et de missiles. »

Un zèle autodestructeur fascinant

Résultats des inconséquences américaines listés par la Strategic Culture Foundation :

  • la Turquie a demandé son rattachement au BRICS lors du dernier sommet de Johannesburg en juillet dernier, celui où fut réaffirmé l’accord sur la dédollarisation des économies des États membres ;
  • la Turquie a fait valoir sa demande d’adhésion à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ;
  • la Turquie a accepté un prêt de 3,6 milliards de dollars octroyé par la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC) pour le secteur turc de l’énergie et des transports ;
  • le 10 août, Erdogan a évoqué des perspectives de renforcement de la coopération économique avec Poutine ;
  • la Turquie a pris toute une batterie de sévères mesures commerciales contre les États-Unis, en rétorsion aux sanctions de ces derniers.

Faut-il rappeler que la Turquie est en principe toujours membre de l’OTAN (la deuxième plus grande force de l’organisation atlantiste en terme militaire) ?

Il y a toujours quelque chose d’assez fascinant à voir les dirigeants des empires finissants autodétruire avec zèle les restes de leur vieille puissance décadente par bêtise crasse et arrogance imbécile.

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