Effondrement : les jeunes vont devoir se passer de nous pour s’en sortir

Voilà que l’on s’alarme (mais un peu tard) de la détresse psychologique des jeunes face à ce qu’on persiste à appeler la crise “sanitaire”.

Les jeunes n’ont pas besoin de notre compassion

Cette crise, évidemment, n’a de sanitaire que le prétexte. Le Covid est le révélateur et l’accélérateur d’un effondrement systémique que rien ne peut plus arrêter. Non, les jeunes ne sont pas « privés de tout ce qui leur permet de se développer ». Ils vont juste devoir reconstruire entièrement leur vie, et developper leur nouveau monde… sans nous.

On n’aide guère les jeunes – je doute même qu’ils nous le demandent – à s’apitoyer sur leur sort face à une catastrophe dont nous portons une si grande part de responsabilités. Ça n’est pas aider les jeunes que de leur laisser croire que, d’accord, nous traversons une sale période, mais que « allez, tout finira bien par s’arranger ».

Ce n’est pas vrai. Non seulement ça ne va pas s’arranger, mais la chute va s’accélérer. Notre monde est mort et nous, vieux adultes encore intoxiqués par la nostalgie de sa luxuriance passée, nous accrochons aux os d’un cadavre.

La chance des jeunes, c’est leur indifférence à nos conseils pourris

La meilleure aide que nous puissions apporter à nos jeunes, c’est de leur lâcher la grappe, de les laisser trouver eux-mêmes leurs pistes de sortie. À en côtoyer certains, je trouve qu’ils se débrouillent plutôt bien, faisant preuve d’un esprit de solidarité et d’une ingéniosité souvent surprenant.

Et surtout, surtout, la grande chance des jeunes, c’est leur indifférence à notre égard et à nos conseils pourris.

Bien sûr qu’ils vont traverser une sale période. Bien sûr qu’ils vont en baver. Mais ils s’en sortiront. Comme leurs grands-parents se sortirent plutôt honorablement des affres de la Seconde guerre mondiale. Comme nous sûmes nous débarrasser des vieux carcans moraux qui nous étouffaient dans les années 70.

La meilleure aide que nous puissions apporter aux jeunes, aujourd’hui, ce serait de leur demander leurs conseils à eux, de nous ranger humblement derrière eux en la fermant un peu.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.