Effondrement : la police perd le contrôle de ses nerfs… et de la situation

Ce qui vient de se passer à Kenosha, Wisconsin, USA – l’assassinat d’un homme noir par un policier qui lui a tiré 7 coups de feu à bout portant dans le dos – est symptomatique de la perte de contrôle de la situation par les forces de l’ordre.

Les esprits complexes auront tôt fait de vous échafauder une théorie sur la stratégie de la terreur sciemment déployée par des dominants cyniques pour dissuader toute velléité de révolte dans une population en état de choc. Mais cette théorie ne résiste ni à l’étude des faits, ni à l’analyse.

À Kenosha, comme ailleurs en Europe, c’est bien évidemment la réaction inverse qui se produit : la colère et la révolte sont de plus en plus exacerbées par la multiplication des violences policières. Les bâtiments officiels brûlent, les voiture brûlent, les policiers et tous ceux qui sont de près ou de loin l’illustration de l’ordre établi détesté (les pompiers en France) ne sont plus en sécurité. Et les brailleurs, comme celui du deuxième tweet ci-dessous, n’y peuvent plus rien.

Il est évident que les crétins qui ont abattu froidement Jacob Blake à Kenosha, mais aussi ceux qui ont massacré Cédric Chouviat d’une clé d’étranglement le 3 janvier 2020 à Paris, ne répondaient pas à une stratégie et à des instructions préméditées. Ceux-là ont juste cédé à des pulsions de violence incontrôlées, totalement contreproductives, suicidaires. En clair, ces gens ont perdu le contrôle de leurs nerfs et celui d’une situation qu’ils avaient devoir de contrôler.

Dans la phase de l’effondrement d’un système, les policiers sont l’ultime rempart de ceux qui détiennent le pouvoir. Dès lors que les policiers sont en roue libre, livrés à eux-mêmes et à leurs pulsions désordonnées, c’est-à-dire dès lors que les autorités, toutes aussi déboussolées, perdent le contrôle de ceux qui sont les derniers garants de leur ordre, alors le système est condamné.

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