Effondrement : la dislocation de l’ultime rempart policier

Le plus grave pour un régime politique menacé, c’est de voir son ultime rempart policier se désagréger. Et c’est pourtant ce qui arrive aujourd’hui à la bande d’Emmanuel Macron.

Passe encore que démissionnent, découragés, quelques éléments qui servaient encore de façade respectable à l’institution policière : Alexandre Langlois, Noam Anouar… À la vérité, on se demandait ce que ceux-là faisaient encore dans ce milieu qui les rejetait.

Les signes de dislocation de l’ordre policier

Mais il y a plusieurs autres signes autrement inquiétants pour les autorités de la dislocation de leur ultime rempart policier :

  • l’affaire Michel Zecler n’est pas la marque d’un durcissement policier du régime, mais le révélateur du dérèglement d’un corps d’État livré à lui-même et à ses pulsions mauvaises ;
  • le lâchage des brebis galeuses – en réalité désormais largement dominantes dans les rangs policiers – face à l’opinion publique par le ministre de l’Intérieur et par le président de la République ne pouvait que précipiter un divorce ;
  • la réaction agressive d’une association de policiers appelant à « ouvrir le feu » [photo ci-dessus] relève plus du cri de la bête blessée que d’une démonstration de force ou d’assurance ;
  • enfin la réaction puérile des policiers, bloquant lundi soir les portes de Paris pour se plaindre auprès des automobilistes du « manque de considération » dont ils se sentent victimes, est le summum du désarroi et de la débandade.

Le chaos actuel ne peut plus être résolu que par un coup d’État

Dernière minute, l’annonce précipitée par l’Élysée d’un “Beauveau de la Sécurité”  – une sorte de nouveau “Grand débat”, mais en version policière  – est la confirmation de la désintégration de l’État et de l’impuissance des autorités à maîtriser une situation qui leur échappe. Un pouvoir fort ne se sent pas obligé de réorganiser sa police en pleine crise, il la maîtrise et l’organise à son service.

Il est clair aujourd’hui que le régime ne maîtrise plus aucune des crises qui lui fondent dessus : sanitaire, économique, maintenant policière, bientôt politique. Aux mains d’une bande de malfrats encore plus bêtes que salauds et corrompus (ce qui n’est pas peu dire), l’État français a sombré dans le chaos.

On me demandait, à la suite de mon précédent billet, comment on allait sortir de ce chaos. La réponse est évidente : par un coup d’État. Seule dernière incertitude : savoir qui le précipitera.

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