
Le plus grave pour un régime politique menacé, c’est de voir son ultime rempart policier se désagréger. Et c’est pourtant ce qui arrive aujourd’hui à la bande d’Emmanuel Macron.
Passe encore que démissionnent, découragés, quelques éléments qui servaient encore de façade respectable à l’institution policière : Alexandre Langlois, Noam Anouar… À la vérité, on se demandait ce que ceux-là faisaient encore dans ce milieu qui les rejetait.
Les signes de dislocation de l’ordre policier
Mais il y a plusieurs autres signes autrement inquiétants pour les autorités de la dislocation de leur ultime rempart policier :
- l’affaire Michel Zecler n’est pas la marque d’un durcissement policier du régime, mais le révélateur du dérèglement d’un corps d’État livré à lui-même et à ses pulsions mauvaises ;
- le lâchage des brebis galeuses – en réalité désormais largement dominantes dans les rangs policiers – face à l’opinion publique par le ministre de l’Intérieur et par le président de la République ne pouvait que précipiter un divorce ;
- la réaction agressive d’une association de policiers appelant à « ouvrir le feu » [photo ci-dessus] relève plus du cri de la bête blessée que d’une démonstration de force ou d’assurance ;
- enfin la réaction puérile des policiers, bloquant lundi soir les portes de Paris pour se plaindre auprès des automobilistes du « manque de considération » dont ils se sentent victimes, est le summum du désarroi et de la débandade.
#INFOM6 Des policiers interpellent en ce moment des automobilistes devant plusieurs portes de Paris lors de contrôles routiers pour faire part « du manque de considération » dont ils se disent victime. Un mouvement national a été lancé avec des actions quotidiennes. @m6info pic.twitter.com/qmiroGDGmj
— François Vignolle (@frvignolle) December 7, 2020
Le chaos actuel ne peut plus être résolu que par un coup d’État
Dernière minute, l’annonce précipitée par l’Élysée d’un “Beauveau de la Sécurité” – une sorte de nouveau “Grand débat”, mais en version policière – est la confirmation de la désintégration de l’État et de l’impuissance des autorités à maîtriser une situation qui leur échappe. Un pouvoir fort ne se sent pas obligé de réorganiser sa police en pleine crise, il la maîtrise et l’organise à son service.
Il est clair aujourd’hui que le régime ne maîtrise plus aucune des crises qui lui fondent dessus : sanitaire, économique, maintenant policière, bientôt politique. Aux mains d’une bande de malfrats encore plus bêtes que salauds et corrompus (ce qui n’est pas peu dire), l’État français a sombré dans le chaos.
On me demandait, à la suite de mon précédent billet, comment on allait sortir de ce chaos. La réponse est évidente : par un coup d’État. Seule dernière incertitude : savoir qui le précipitera.