Effondrement : Beyrouth ou l’apocalypse capitaliste

Le capitalisme semble mettre un malin génie à s’auto-détruire. Beyrouth vient d’en donner un exemple apocalyptique.

À peine le drame survenue, la propagande se mettait en branle des deux côtés, sordide.

Les nitrates, symboles désastreux des ravages du productivisme capitaliste

Mais la réalité, bien plus vulgaire et consternante, finit par s’imposer, renvoyant les propagandistes à leur ridicule insignifiance. La double explosion qui venait de ravager le port de Beyrouth et d’endeuiller le Liban était dû à un symbole ô combien désastreux des ravages du productivisme capitaliste : le nitrate d’ammonium.

Le nitrate d’ammonium n’en est pas à son premier “accident industriel” : avant Beyrouth, pas moins de 22 explosions tragiques lui étaient imputées, dont celle de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001. À Toulouse, c’est un dépôt de 300 tonnes de nitrate qui volait en éclats. Mais à Beyrouth, c’est une quantité neuf fois supérieure, 2750 tonnes, qui était entreposée sans surveillance, avant d’anéantir la capitale libanaise.

Ne croyez pas que le nitrate d’ammonium soit seulement responsable de quelques feux d’artifice sanglants qui font le délice pervers des éditorialistes et la honte des complotistes. Sa toxicité est bien plus pernicieuse et permanente. Elle empoisonne beaucoup d’entre nous au quotidien. C’est le nitrate d’ammonium et ses cousins malfaisants (les nitrates de potassium et de sodium) qui sont utilisés dans les engrais qui pourrissent les terres agricoles avec la bénédiction de syndicats comme la FNSEA, les réseaux d’assainissement des centres urbains, l’eau courante des citoyens…
Laissez les cendres de Beyrouth retomber, les éditorialistes se fatiguer, et vous verrez les derniers capitalistes exsangues tenter de vous refourguer leur saloperie.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.