Effondrement : les habitants de Baltimore fuient une ville qui s’écroule

On avait vu l’agonie de la ville de Detroit (Michigan, USA). Voilà maintenant celle de Baltimore (Maryland). Notez bien : c’est par leur cœur que les grandes villes US pourrissent, pas par leurs banlieues. Que dit-on d’un empire dont les villes tombent en ruine ?


La ville de Baltimore se classe assez haut sur la liste des « trous merdiques » pour sa mort et sa destruction généralisées. Après cinquante ans de leadership démocratiquement contrôlé, les quartiers est et ouest du centre-ville se sont détériorés au point de devenir une zone de guerre complète et totale. Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais il s’aggrave depuis des décennies.

En 2017, la population de Baltimore a atteint son plus bas niveau depuis 100 ans, alors que les habitants abandonnent leurs quartiers pour échapper à une criminalité violente infusée d’opioïdes qui continue de se répandre dans les rues de la ville. En fait, la criminalité violente est si grave dans la région, que le taux d’homicides est maintenant le plus élevé de tout le pays.

Selon Le Baltimore Sun, le US Census Bureau a enregistré cette année pour la ville de Baltimore l’une des baisses de population les plus significatives de toutes les juridictions américaines. Selon les derniers chiffres du bureau du recensement des États-Unis, la ville a subi la deuxième plus grande baisse de tous les comtés de 2016 à 2017, juste derrière le comté de Cook (Chicago).

L’année dernière, plus de 5 300 personnes ont fui Baltimore qui s’effondre et se racornit, ce qui a entraîné une accélération de la spirale des morts violentes depuis les émeutes de 2015.

Au 1er juillet 2017, de nouvelles estimations du US Census Bureau annonçait que la population de Baltimore était de 611 648 habitants. Soit « une baisse de moins de 1 pour cent par rapport à l’année précédente », écrit The Baltimore Sun.

Les données du recensement montrent une baisse de 6.000 personnes de 2015 à 2016 après les émeutes de 2015. Le souvenir du « vol blanc » des baby-boomers remonte à 1968, après de premières émeutes, alors que les familles de la région échappaient à la tourmente d’une nouvelle vie en banlieue. Malheureusement, Baltimore n’est plus jamais redevenue la même depuis les émeutes de 1968 et 2015.

L’année dernière, Baltimore a obtenu une reconnaissance nationale pour son nombre record d’homicides et un plan de corruption massive impliquant des officiers voyous qui plantaient des drogues sur des citoyens.

Le conseiller municipal John Bullock, qui représente Baltimore ouest, a affirmé qu’il connaissait des gens qui avaient quitté la ville par crainte pour leur sécurité.

« Ce n’est clairement pas la direction dans laquelle nous voulons aller », a déclaré Bullock à propos du déclin de la population. « Je ne pense pas que ce soit fatal. Mais c’est quelque chose que nous devons surveiller de près. »

La population de Baltimore était de près de 950 000 en 1950, son plus haut niveau depuis la 2nde Guerre mondiale. Aujourd’hui, la population s’élève à 611 000 habitants, soit une baisse d’environ -35%.

Selon JP Morgan Chase & Co, Baltimore compte plus de 30 000 logements vacants et la ville continue de se vider. Les bâtiments vacants de Baltimore indiquent que la ville approche d’un point d’effondrement qui ne peut plus être ignoré.

Baltimore compte 30.000 maisons et appartements vacants selon l’autorité de logement de la ville de Baltimore. Ces logements vacants sont concentrés dans les quartiers à faible revenu et à forte proportion de ménages de couleur.

Alors que Baltimore peine à inverser un déclin démographique de plusieurs décennies, le nombre croissant de bâtiments vacants de la ville sert d’indicateur utile. Depuis un sommet dans les années 1950, la population a chuté de près d’un tiers, passant de 950 000 à 622 000 en 2014. Le déclin démographique peut être attribué en grande partie aux fermetures des usines et des chantiers navals de la ville après la 2nde Guerre mondiale. Baltimore est également devenu plus racialement homogène depuis que les Blancs sont partis en banlieue.

Aujourd’hui, les bâtiments vacants de Baltimore servent de rappel, à la fois de ce qu’était la ville autrefois et de l’insécurité économique qui existe aujourd’hui. Comme l’illustre la carte ci-contre, les secteurs ayant la plus forte concentration d’homicides correspondent presque exactement aux secteurs de logements vacants de la ville. Ce sont les quartiers où la plupart des familles vivent à proximité ou au-dessous du seuil de pauvreté et où les ménages noirs sont la majorité écrasante.

JP Morgan Chase & Co nous rappelle également que la criminalité violente de Baltimore sévit dans les centres-villes où les logements vacants sont extrêmement élevés. Ceci est juste le signe d’une ville qui s’écroule.

La répartition des richesses selon les races à Baltimore est si inégale qu’« un tiers des ménages de couleur à Baltimore a une valeur nette nulle », déclare JP Morgan Chase & Co.

Estimations et changements de la population dans la région de Baltimore 2017 :

  • Maryland 6 052 177 +27 425
  • Baltimore 611 648 -5 310
  • Comté d’Anne Arundel 573 235 +4 319
  • Comté de Baltimore 832 468 +1 037
  • Comté de Carroll 167 781 +641
  • Comté de Harford 252 160 +1 721
  • Howard County 321 113 +4 147

Les centres-villes de l’Amérique sont dans la tourmente… Il suffit de regarder l’exode massif des habitants de la ville de Baltimore, et vous commencerez à comprendre pourquoi le pire est à venir.

=> Source : Zero Hedge (traduction : Pierrick Tillet)

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