Congrès d’Europe Écologie-les Verts : une désolante auto-dilution

Indécrottables ! Il y eut d’abord la bouderie du vieux Dany Cohn-Bendit, boycottant le congrès EELV de la Rochelle après avoir réclamé en vain par motion le retrait d’une candidature écologiste en 2012… au profit de DSK !

Puis la bourde du naïf et néophyte Hulot confessant devant les caméra de Canal +… sa proximité avec Jean-Louis Borloo ! N’en rate pas une, notre ushuaïesque animateur : avait déjà « oublié » la sortie du nucléaire dans son discours inaugural de candidature à la candidature ! Ça promet !

Il y eut bien sûr les mines renfrognées des copains d’icelui gaffeur devant l’impair stupide de leur champion ; et les tout aussi incontournables et convenues explosions de joie médiatiques sur la photo finale (où l’on cherchait en vain la bouille de José Bové).

Une motion de synthèse creuse et insignifiante

Mais il y eut pire, bien pire : une motion de synthèse finale aussi cruellement insignifiante et déjantée que le programme du grand-frère socialiste avec lequel elle présente de troublantes similitudes.

La même scie des intentions creuses :

  • « investissements massifs » ;
  • « transformation écologique de l’économie » ;
  • « politique de l’emploi » ;
  • « remettre la finance au service de l’économie réelle » (par la création d’un pôle public financier, comme dans le programme socialiste) ;
  • « réforme en profondeur de la fiscalité » (pour « redistribuer les richesses », bien sûr)
  • « garantie d’un droit à la retraite à 60 ans »

Le problème, une fois de plus, est que rien de tout ceci n’est un instant envisageable si l’on ne prend pas d’abord à bras de corps l’obstacle principal : la crise systémique qui conduit le vieux monde à sa perte.

Écologistes comme socialistes conduisent à une austérité dévastatrice

Comme dans le programme du parti socialiste, mêmes œillères chez nos fourmis écologistes :

  • rien sur un minimum vital garanti à chaque citoyen ;
  • rien sur un maximum imposé de revenu ;
  • rien sur la régulation bancaire et l’interdiction formelle des paris spéculatifs sur les variations de prix ;
  • rien sur le gel d’une dette publique de toute façon inremboursable ;
  • rien sur la protection immédiate de notre modèle social.

Ces cinq conditions, que d’aucuns inconscients peuvent encore cataloguer d’utopiques, finiront pourtant forcément par s’imposer, de gré ou de force, à travers l’enchaînement de plus en plus précipité des défaillances systémiques en cours.

Seule une force politique prenant en compte la catastrophe sera à même d’en atténuer le choc et d’amorcer l’inévitable période de reconstruction qui s’ensuivra.

Nos besogneux écologistes ont tout intérêt à revoir d’urgence leur insipide copie. Car à persister dans cet aveuglement ignare, eux et leurs grands-frères socialistes ne pourront conduire qu’aux mêmes chemins dévastateurs d’austérité que leurs homologues grecs, portugais, espagnols.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.