DUBAÏ : LE SYNDROME ISLANDAIS

((/public/Dubai.jpg|Dubai.jpg|L))[La nouvelle|http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=631109e6b2c45aefea6702d8330c3d33] fait l’effet d’une bombe dans le monde déjà bien secoué de la finance internationale : Dubaï, oui Dubaï la plantureuse, Dublaï la richissime, Dubaï la pétrolissime, serait au bord de la faillite !

Figurez-vous que l’émirat de Dubaï vient de se voir contraint, comme un vulgaire contribuable marri devant son receveur fiscal, de quémander à ses créanciers un moratoire de six mois pour le remboursement d’une dette évaluée à 59 milliards de dollars. Évidemment, les réactions collatérales ont éclaté illico aux quatre coins de la planète : baisse brutale des places financières, surtout asiatiques ; couinements douloureux de quelques pécunieux pris les doigts dans la panique comme de vulgaires anciens clients de Madoff. __Un « grand emprunt national » à Dubaï aussi__ Parce que, bien sûr, ils étaient nombreux, personnes privées comme entreprises juteuses, à y avoir planqué (« investi », qu’ils disent) leurs pognons, dans le fumeux paradis dubaïot. Et ce dernier avait pris quelques solides participations dans leurs propres affaires (Porsche, Daimler, groupes bancaires en tout genre…). Dubaï ne fut-il pas considéré jusqu’à très tôt comme caverne cossue de [fonds souverains|http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&ct=res&cd=8&ved=0CCEQFjAH&url=http%3A%2F%2Fwww.bonjourdubai.com%2Farticle.pdf.529%2Fdubai-veut-etre-au-meme-niveau-que-londres-ou-new-york%25C2%25BB.pdf&ei=uHkOS-3_A83RjAeHkpnSAw&usg=AFQjCNG3PIbLssVVz8QiaWWO1y99dYUflw&sig2=AYgVa37IUxs9WA0TBM2Ang] à la Ali Baba ? N’a-t-on pas parlé à son endroit de [paradis fiscal|http://archives.bilan.ch/BI/BILAN/-/article-2009-03-187/l8217avocat-suisse-dans-les-emirats-yann-mrazek-explique-comment-la-ville-espere-tirer-parti-de] ? Imaginez-vous aussi que l’émirat de Dubaï venait juste d’annoncer le lancement triomphal d’une tranche de 5 milliards de dollars en bons du trésor, une sorte de « grand emprunt national » à la sauce persique. C’est dire la prévoyance de ces gens. C’est dire la solidité de tous ces échafaudages bringuebalants, de toutes leurs annonces claironnantes, façon ministre Lagarde, sur le bout du tunnel à l’horizon. C’est dire les garanties qu’ils apportent à leurs engagements. __Si même fonds souverains et paradis fiscaux partent en guenilles…__ J’avais évoqué il y a quelques temps ici-même la prochaine [faillite des puissances publiques|/index.php?post/CRISE-PHASE-3] comme troisième phase critique de la crise en cours. Qui osera nier que les ennuis de Dubaï n’en sont pas un nouvel éclatant symptôme ? Si même les fonds souverains et les paradis fiscaux partent en guenilles comme liquettes de mal-famés, où va leur monde arrogant ? Ce n’est pas la reprise qui se profile à l’horizon, mais bel et bien le chaos qui déjà roule sous leurs godasses crottées.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.