Devoir de vacances 1 : Obama pieds et mains liés au boulet républicain

Un lac de montagne, le bateau, la pêche, la farniente au soleil… et puis en fin d’après-midi, une tentative de visite Internet en liaison crachotante au bar du camping. Ah tiens, ça y est, comme prévu, Obama et ses nouveaux alliés républicains viennent d’expédier un peu plus les USA et la finance internationale par le fond.

Le « compromis » ? Ah oui, le compromis ! Mais celui-là était si forcément inévitable, si médiatiquement prévisible ! Un truc façon déclaration commune d’un G chose, ou une espèce d’énième « miraculeux » plan de sauvetage qui ne sauve rien, ni ne fait de miracle, comme pour la Grèce en Europe.

Un noyé ne se laisse pas couler sans s’accrocher au moindre esquif qui passe. Pour Obama, ça a été le plan républicain. Avec fort probablement l’aimable pression des milieux financiers qui financèrent sa campagne. Faut pas déconner, y a des limites aux préoccupations sociales, tout de même !

Des réductions de dépenses, pas d’impôts nouveaux pour les riches

Vous tracassez pas, je ne vais pas vous noyer sous les chiffres. Je vais même n’en donner aucun pour la peine. C’est les vacances, saperlotte ! Et mes coups de soleil m’empêchent de réfléchir, encore plus de calculer.

Regardez juste en diagonale les comptes-rendus des « spécialistes » : le « compromis » en question n’annonce que des réductions de dépenses, pas un seul impôt nouveau, surtout pas pour les riches. Jorion l’a tout de suite vu (part jamais en vacances, ce gars ? ) : le plan républicain tout craché, même pas retouché pour la galerie.

D’ailleurs, voyez, lors du vote du Congrès, il y eut plus d’élus démocrates à voter contre (95) que de républicains (44).

Circulez, y a rien à voir d’autres qu’un naufrage grandguignolesque

Tout ça pour quoi ? Pour rien. Pire, l’annonce de ce « compromis » et de son adoption par le Congrès américain, loin d’un sursaut d’espoir, a carrément provoqué le désarroi des bourses et la consternation des médias, américains tout particulièrement.

Juste un exemple : dans les réductions draconiennes de dépenses, combien parie-t-on qu’il y aura le non paiement des prestations que l’État fédéral américain doit à ses États ? Lesquels, on l’a vu, sont déjà dans la mouise au point de ne même plus pouvoir honorer les retraites de leurs fonctionnaires. Imaginez la suite…

Allez zou, circulez, y a rien à voir d’autres que le naufrage grandguignolesque d’un paquebot de voyous imbéciles qui croyaient dominer le monde in secula seculorum, amen.

Je vous laisse, je retourne à ma flotte à moi, au vol sifflant des grèbes huppés, aux cris sarcastiques des foulques macroule, loin de toutes ces convulsions pathétiques. Tout va bien, ayez pas peur, ils sont morts…

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DERNIÈRE MINUTE (source AFP, 6 août 2011) :

« S&P abaisse la note des Etats-Unis, qui perdent leur “triple A” pour la première fois de leur histoire »

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