Polémique : faut-il dégager les médias ? Et la réponse est…

Pour un altermédia

Lors des derniers AmFIs d’été de la France insoumise, un débat intitulé « faut-il dégager les médias » avait provoqué le tollé… des médias. Logique, mais essayons de voir plus loin.

Que la chapelle médiatique et ses grands prêtres braient comme des ânes quand on les attaque – ou même quand on ne les attaque pas ! – ne nous fait ni chaud, ni froid, bien au contraire. La question qui doit être réglée est surtout celle du paysage médiatique que nous voulons et des moyens de l’imposer.

Être ou non en mesure de les dégager

D’abord, le voudrions-nous, sommes-nous aujourd’hui, en mesure de déboulonner les idoles des unes et des écrans TV ? La réponse est clairement non. C’est pourquoi la proposition émise par Thomas Guénolé lors de de cet AmFI de la FI – créer un grand altermédia insoumis – me paraît d’autant plus judicieuse que je l’avais moi-même suggérée sur ce blog il y a quelques temps.

Maintenant, à supposer que nous ayons un jour les moyens politiques de dégager cette bande de malfaisants, eh bien je dirai que la mesure s’imposerait déjà beaucoup moins, puisqu’on les aurait déjà vaincus en accédant au pouvoir malgré leur propagande.

La seule chose que nous aurions vraiment à faire serait de rééquilibrer le paysage médiatique en fixant les règles déontologiques pour l’expression d’une presse d’opinion libre, indépendante et multiple. Un peu comme le fit le Conseil national de la Résistance en 1944.

Accepter l’opinion, sanctionner la propagande

Se poserait alors une seconde question subsidiaire : qu’est-ce qui distingue la presse d’opinion libre, indépendante et multiple de vulgaires torchons de propagande. Très simple : la première fonde son opinion sur des éléments d’information avérés ; les seconds recourent carrément à la désinformation – les fameuses « fake news » – pour manipuler l’opinion.

Trois cas de figure (parmi bien d’autres !) en matière de propagande et de manipulation :

  • le siège d’Alep (où les médias occidentaux privilégièrent exclusivement les fausses informations émanant d’une fausse ONG : les Casques blancs) ;
  • le Venezuela (où ils supportent ouvertement une tentative de coup d’État organisé de l’extérieur – lisez les États-Unis – au mépris de la vérité du terrain) ;
  • la présidentielle 2017 (où ils traitèrent les candidats de façon tout à fait inégale  selon que ceux-ci étaient en cour ou réprouvés par leurs commanditaires).

Qu’il y est une Haute autorité chargée de juger de telles dérives et de les sanctionner ne me gênerait pas plus que ça. Maintenant, ceci posé, que le clergé médiatique actuel gueule autant qu’il veut si ça le soulage.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.