Comment une épidémie aura pulvérisé ce qui restait d’idée démocratique

En ces temps pandémiques, d’abord bien réels, aujourd’hui parodiques, où l’on a vu nos dominants perdre littéralement pied et sombrer, il est fort abusif à mon sens de parler d’instauration de la dictature.

Titre du Times (14 août 2020) : « Emmanuel Macron tente de sauver le monde en jet ski »

Oh, non pas que l’idée n’effleure pas nos dirigeants. C’est juste qu’ils n’ont pas la carrure ! On l’a bien vu avec leur valse-hésitation autour du port du masque, leurs décisions contradictoires, leurs interdictions non respectées, leurs hordes policières livrées bêtement à elles-mêmes et n’obéissant plus qu’au manche de leur matraque. Les véritables pouvoirs forts sont toujours exercés par des personnalités fortes, pas par des tocards, fussent-ils en jet-ski.

Les décisions autoritaires de notre régime de bananes actuel s’apparentent surtout à des pulsions autoritaristes mal maîtrisées ou à des réflexes de défense d’intérêts suicidaires, comme celui impulsé par les labos pharmaceutiques de faire interdire la chloroquine. Moyennant quoi, à chaque pulsion incontrôlée, à chaque réflexe convulsif, ces pitoyables « pieds-nickelés », comme les appelle Didier Raoult, envoient un peu plus leur économie capitaliste et leur pays par le fond. N’est pas Poutine ou Xi Ping qui veut.

Le naufrage d’une majorité populaire hébétée, terrorisée, masquée

Mais ce qui achève de torpiller l’idée démocratique (du grec demôs, peuple), c’est le naufrage du “peuple” lui-même, trop souvent confondu avec l’ensemble de la population. Aujourd’hui, le “peuple” est en panique. Il avance masqué à la première rumeur d’alerte non vérifiée lancée par des autorités dépassées et malfaisantes. S’en prend aux récalcitrants ou aux minorités précaires plutôt qu’aux véritables responsables au nom de la sécurité et de la « protection de nos anciens ».

Entendons-nous, la démocratie n’est bien souvent qu’un pouvoir discrétionnaire accordé à une médiocrité majoritaire facilement manipulable. Ça peut à la rigueur faire illusion par temps calme, mais que survienne la tempête… Rien, aucun progrès n’est jamais sorti de la démocratie. Des luttes ou de l’action de quelques minorités agissantes, oui. Mais des urnes, rien. Les blaireaux que nous avons aujourd’hui au pouvoir n’y sont pas arrivés tout seuls.

La démocratie, c’est l’alliance d’un peuple apaisé et de dirigeants pas trop déjantés. Elle ne sauve parfois l’honneur que grâce à quelques rares individualités d’exception (De Gaulle, Ambroize Croizat, Mandela…). Aujourd’hui, nous n’avons, ni l’un ni l’autre. Et pas (encore) de relève à l’horizon. Hébétés, terrorisés, nous précipitons un peu plus vite cet effondrement qui nous pendait au nez.

« On est passés du côté obscur » (Didier Raoult).

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