
Lorsque des autorités sont au comble du désarroi et de l’impuissance, elles cèdent à des pulsions régressives mal contrôlées : une frénésie de dissolutions, par exemple.
2. De la dissolution des factions à la dissolution de la démocratie et de notre société civile
Trancher l’élément perturbateur est une réaction instinctive typique des esprits malades : les esprits malades coupent le doigt victime d’un panari, quand les esprits sains soignent le panari. De ce côté-là, les esprits malades qui nous gouvernent y vont à la serpe.
Après la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et de l’ONG musulmane BarakaCity, voici le tour du groupe Génération identitaire. Dire que l’auteur de ces lignes ne porte pas Génération identitaire dans son coeur est un euphémisme. Mais enfin, Génération identitaire a beau professer des idées contestables et mener des actions discutables sur le terrain, elle n’a pas contrevenu à la loi. Ou alors c’est à la justice de se prononcer, pas à un gouvernement affolé de trancher.
Va-t-on dissoudre le FN de Marine Le Pen (ou la remplacer de force par Darmanin) ? Va-t-on interdire les partis “islamo-gauchistes” au nom de la lutte anti-terroriste ? Va-t-on exiler Étienne Chouard pour menace persistante contre la constitution de la 5ème République ?
En réalité, cette attaque frontale contre des factions (qui n’ont d’ailleurs de factions que l’idée malsaine que s’en font des esprits malades) va bien au-delà de la lutte contre des dangers périphériques pour toucher au coeur même de la démocratie et de notre société civile. La dissolution démocratique apparut lors de la présidentielle 2017 lorsqu’un groupe informe (LAREM) absorba les éclopés des vieilles institutions politiques, de droite à gauche en passant par le centre. Elle vient de connaître son achèvement chez nos voisins italiens avec une coalition allant de l’extrême-droite à la gauche radicale regroupées comme sur un radeau de la Méduse derrière un ancien président de la Banque centrale européenne. Plus besoin de vote, plus besoin d’opposition, tout un vieux monde recroquevillé sur lui-même, dans un ultime réflexe de survie.
Réflexe inutile. À ce niveau de naufrage démocratique et sociétal, ce vieux monde malade en pleine dissolution politique est promis aux abîmes.
Chroniques ordinaires d’un effondrement :
- Confusions vaccinales
- La frénésie de la dissolution
- L’armée entre en scène…